"Nous nous préparons pour le lancement aujourd'hui", a tweeté samedi Jim Bridenstine, administrateur de la Nasa. Le décollage de la fusée Falcon 9 de SpaceX, décalé mercredi en raison du mauvais temps, est donc de nouveau prévu ce samedi à 15 heures 22 (19h22 GMT, 21h22 heure de Paris) du centre Kennedy en Floride. La Nasa a également ajouté que le risque d'annulation en raison du mauvais temps restait de 50%. Philippe Henarejos, rédacteur en chef de la revue Ciel et Espace, a rappelé sur Europe 1 pourquoi ce vol est important scientifiquement mais surtout politiquement pour les Etats-Unis.
We are moving forward with launch today. Weather challenges remain with a 50% chance of cancellation. #LaunchAmerica
— Jim Bridenstine (@JimBridenstine) May 30, 2020
"Une première sur le plan politique"
"C’est une première sur le plan politique plus que scientifique : les Américains avaient un mal fou à digérer le fait de devoir acheter des sièges sur les Soyouz (lanceurs) russes pour accéder à la station spatiale internationale (ISS), qu’ils ont pourtant contribué à construire. Chaque astronaute américain coûtait 70 millions de dollars environ pour le voyage", a rappelé Philippe Henarejos.
Il a donc été décidé sous l’administration Obama que "l’accès à l'orbite terrestre basse serait laissé par la Nasa aux industries privées : il y a SpaceX et Boeing", précise le rédacteur en chef. Pour l'instant, SpaceX semble plus avancé puisque "Boeing a réalisé un vol sans équipage qui n’a pas donné entière satisfaction. Ils ont raté l'amarrage avec l’ISS, donc il y a certainement un vol d’essai à refaire", rappelle-t-il.
Les américains ne dépendront plus des russes
La fusée Falcon9 produite par l'entreprise du milliardaire américain Elon Musk a aussi un atout par rapport aux lanceurs russes, elle est en grande partie réutilisable, explique Philippe Henarejos. "Lorsque le premier étage aura propulsé l’ensemble du vaisseau vers l’orbite, au bout de 2min 30, il va se séparer et effectuer tout seul des manœuvres pour freiner et revenir vers la surface de l’océan où est déjà postée une barge et où il va se poser. Ce premier étage, qui représente l’essentiel de la fusée et de la masse en carburant, sera normalement réutilisé pour une autre mission."
C'est la capsule Crew Dragon dans laquelle seront installés les deux astronautes, Doug Hurley et Bob Behnken, qui poursuivra son trajet vers l'ISS. Si elle est certifiée sûre après le lancement de samedi, les Américains ne dépendront plus des Soyouz Russes pour accéder à l'espace, qui étaient depuis 2011 les seuls taxis spatiaux disponibles.
Le centre Kennedy, d'où va partir samedi la fusée si la météo le permet, est aussi l'endroit d'où avaient décollé les premiers hommes à avoir marché sur la Lune entre 1969 et 1972; tout un symbole pour les Etats-Unis. Un nouveau report reste possible jusqu'à la fin du compte à rebours, comme mercredi dernier.