Les moineaux et le bruit ne font pas bon ménage. Selon une étude publiée mercredi dans la revue Biology Letters de la Royal Society britannique, le bruit pourrait diminuer leur espérance de vie.
Des télomères plus courts que ceux non exposés. En exposant des nichoirs aux bruits de la circulation pendant la période de reproduction, des chercheurs du centre d'Études biologiques de Chize (CNRS) ont constaté que les poussins conçus et élevés dans cet environnement bruyant avaient des télomères plus courts que ceux non exposés. Or, ces télomères, sorte de capuchon situé à l'extrémité des chromosomes pour les protéger, donnent une indication sur le vieillissement cellulaire et de nombreuses études ont déjà montré une relation entre leur longueur et la longévité. Les personnes dont les télomères sont plus grands vivent plus longtemps.
Les conséquences du bruit. "Le bruit va masquer tout ce qui est communication acoustique, pourtant très importante, notamment chez les oiseaux", explique Alizée Meillère. "Dans le bruit, ils sont incapables de trouver un partenaire de bonne qualité, ils ne peuvent pas entendre leur poussins et les nourrir quand il faut". Soit l'animal part vivre ailleurs, soit sa reproduction en pâtit.
Les suivre plus longtemps. "Nous n'avons suivi les poussins que jusqu'à leur envol. Il serait intéressant de les suivre plus longtemps pour définir au bout de combien temps cette réduction des télomères a un impact sur la vie des oiseaux, pour savoir si, dès la première année, ils sont moins performants (sachant qu'un moineau vit en moyenne 3 ou 4 ans)", précise cependant Alizée Meillère, coauteur de l'étude.