Les oiseaux et des baleines émettent des sons ressemblant à de la musique humaine mais les cacatoès noirs sont les seuls animaux à utiliser un instrument, en l'occurrence un bâton de bois, pour produire des sons rythmés, selon des chercheurs. Ces grands perroquets peureux du nord de l'Australie ont même leur style et cadence propres qui les distinguent de leurs congénères à l'instar des batteurs humains, ont déterminé des chercheurs dont les résultats de l'étude sont publiés mercredi dans la revue américaine Science Advances.
"Ce grand perroquet gris-noir façonne des baguettes à partir de branches, les agrippe avec ses pieds et tape en cadence sur des troncs pour séduire des femelles", explique le professeur Professeur Rob Heinsohn de l'Australian National University, principal auteur de cette recherche. "Ils tapent avec des cadences presque parfaitement régulières et ce pendant très longtemps, comme des humains jouant de la batterie en maintenant un rythme régulier", précise-t-il. Les capacités de batteur de ces perroquets sont connues depuis longtemps mais c'est la première recherche à avoir pu enregistrer leurs performances dans la nature pour les analyser scientifiquement, ajoute le chercheur.
Chacun son "style", pour "se reconnaître". Armés de caméras vidéo, ces scientifiques ont patiemment traqué dans la forêt vierge près d'une vingtaine de cacatoès pendant plus de sept ans. "Chacun des 18 mâles cacatoès noirs de l'étude, qui sont difficiles à approcher, avait son propre style", pointe le professeur Heinsohn. "Certains étaient toujours rapides tandis que d'autres battaient lentement ou aimaient un peu de fantaisie en commençant à frapper le tronc d'arbre", poursuit-il. "De tels styles personnels de production des sons devraient permettre aux autres perroquets de reconnaître qui jouait à une longue distance", pense ce scientifique.
Un rituel de séduction des femelles. La percussion fait partie chez le cacatoès noir d'un rituel de séduction des femelles. Cette recherche s'inscrit dans le cadre d'une étude plus étendue de ces perroquets pour déterminer les mesures nécessaires de protection de cette espèce menacée par un faible taux de reproduction et la fragmentation de l'habitat dans la péninsule du cap York, à l'extrême nord du Queensland à cause des activités minières.