Le dodo va-t-il renaître de ses cendres ? Chassé par l'homme jusqu'à son extinction à la fin du 17e siècle, cet oiseau d'un mètre de haut mais incapable de voler à cause de ses petites ailes, pourrait réapparaître sur terre. C'est le pari de la société américaine, Colossal Biosciences, qui mise sur le génome (l'ensemble de l'information génétique d'un organisme), pour les ressusciter.
Pour y arriver, les chercheurs pourraient injecter ce matériel génétique dans le pigeon de nicobar, une espèce semblable. Objectif : donner des descendants très proches de l'oiseau disparu. "Les technologies moléculaires sont en plein essor, comme le clonage, etc. Donc un jour, on arrivera à faire revivre un machin qui ressemble à un dodo", explique au micro d'Europe 1 Benoît Fontaine, biologiste de la conservation.
"De l'enfumage"
Près de 140 millions d'euros ont été investis dans ce projet, voulu comme "un remède à l'extinction du vivant", d'après ses promoteurs. "Annoncer ce projet comme un projet de sauvegarde de la biodiversité, c'est de l'enfumage", tempère néanmoins le biologiste. Aujourd'hui, à l'île Maurice, seulement 2% du territoire a encore des forêts qui ressemblent à ce qu'il y avait avant l'arrivée de l'homme. Donc, qu'est-ce qu'on va en faire ? On va les mettre dans des zoos et on ne pourra rien en faire après. Ce n'est pas un programme de conservation, dans le sens où on ne va pas les mettre dans la nature puis les laisser vivre", conclut-il.
Et le biologiste l'assure : le pari technologique de Colossal Biosciences, est une fausse solution pour stopper la disparition à vitesse grand V des espèces sauvages.