Le milliardaire visionnaire Elon Musk, fondateur de la société SpaceX, a présenté mardi un plan ambitieux pour établir une "ville" sur Mars, en envoyant des humains à bord de grands vaisseaux équipés de cabines, au prix de 100.000 dollars par personne.
Un millier de vaisseaux. À l'occasion du 67e Congrès international de l'astronautique (IAC) au Mexique, le milliardaire a projeté une vidéo futuriste où sont présentés ses projets : un transport interplanétaire via des fusées réutilisables, une base fabriquant du carburant sur Mars et un millier de vaisseaux en orbite, transportant chacun 100 personnes. Chaque vaisseau spatial sera équipé d'un restaurant, de cabines, de jeux adaptés à l'absence de gravité et de films.
Une puissante fusée sera également nécessaire pour envoyer dans l'espace des millions de tonnes de matériel et d'approvisionnement. Le milliardaire a indiqué que sa société travaillait dans ce but à "une version élargie du Falcon 9", le vaisseau actuel de SpaceX, capable de se poser verticalement.
Aller-retour à mi-chemin. SpaceX projette toujours d'envoyer vers Mars sa capsule inhabitée Dragon en 2018, ce qui devrait ouvrir la voie à un vol habité en 2024, arrivant sur la planète rouge l'année suivante. La réduction des coûts sera aussi un facteur clé pour établir une colonie sur Mars, a souligné Musk. Pour ce faire, la fusée mettra en orbite un vaisseau spatial, avant de retourner sur Terre pour chercher un réservoir de carburant qui servira à mener ensuite le vaisseau jusqu'à Mars. Une fois sur Mars, les humains devront y construire une usine produisant du carburant à partir des ressources en méthane de la planète rouge, ce qui permettra au vaisseau de retourner sur terre.
Un projet trop optimiste ? Mais pour les experts, atteindre Mars, qui se trouve à une distance de 225 millions de kilomètres de la Terre, et y vivre, nécessitera une véritable prouesse technique et un budget immense. "Il est improbable que (Musk) soit capable d'amener des humains sur Mars en 2025", estime John Logsdon, ancien directeur de l'Institut de politique spatiale de l'Université George Washington. "Avant tout, il y a un problème de coût. On parle de dizaines de milliards de dollars et SpaceX n'a pas cet argent", selon l'expert.