On connaît ses fresques célèbres de la chapelle Sixtine à Rome. On sait moins qu'elles ont été peut-être peintes par des mains douloureuses. Michel-Ange, l'un des plus grands artistes de la renaissance, souffrait en effet d'arthrose, selon une étude qui vient d'être publiée dans la revue Journal of the Royal Society of Medicine.
Un pouce en mauvais état. Pour arriver à ce constat, ces chercheurs ont passé à la loupe plusieurs peintures et sculptures représentant Michel-Ange entre l'âge de 60 et 65 ans, en s'intéressant particulièrement à l'état de ses mains. Selon eux, elles ont tous les signes de l'arthrose, notamment au niveau du pouce. Une maladie qui a été probablement aggravée par son travail manuel et l'usage répété du marteau et du burin.
Il a peint jusqu'à sa mort. Au vu du niveau de la déformation de ses doigts, les auteurs suggèrent que Michel Angelo Buonarroti, de son vrai nom, a longtemps souffert puisqu'il a vécu jusqu'à 88 ans, une rareté à son époque. Pourtant, malgré les douleurs provoquées par cette affection qui touche les articulations, il a peint jusqu'à 6 jours avant sa mort. Rien d'étonnant, selon le Professeur François Rannou, rhumatologue à l'hôpital Cochin : "le fait d'avoir une activité physique et mécanique sur la main tous les jours, ça a probablement permis d'entretenir cette main". "Aujourd'hui, on fait faire aux patients atteints d'arthrose de l'ergothérapie pour entraîner la main", ajoute-t-il. Pour le professeur, Michel-Ange, qui était aussi architecte et poète, "a fait de l'auto-rééducation sans le savoir".
Cataplasmes. Le Pr Rannou a donné un aperçu des soins que Michel-Ange a pu s'appliquer au 16e siècle : des cataplasmes à base de plante alors qu'aujourd'hui, il aurait bénéficier de pommades aux anti-inflammatoires. Les médecins lui auraient aussi conseillé de continuer à peindre toute la journée et de porter la nuit une orthèse. Cet appareillage permet en effet de diminuer les douleurs en quelque mois et d'améliorer la motricité au bout de six mois.