Il va connaître le vide spatial, l’expérience du "vol ultime", selon ses propres mots. Thomas Pesquet s’apprête à sortir de la Station Spatiale Internationale (ISS) vendredi, pour effectuer des opérations de maintenances et de modernisation. "On va changer des batteries, on fait les mécaniciens de la station spatiale. Ça va nous occuper pendant six heures, et on va réparer deux trois petites choses à l'extérieur", a expliqué l’astronaute français, invité de la matinale d’Europe 1 jeudi.
Changer les batteries de l’ISS. Thomas Pesquet, qui sortira de l’ISS avec son collègue américain Shane Kimbrough vers 13h (heure française), devra installer de nouvelles batteries pour permettre à la station de stocker de l’énergie solaire. Ces volumineuses batteries fournissent l'énergie nécessaire pour alimenter tous les équipements et les installations de la station, elles dureront jusqu’en 2024, détaille Sciences et Avenir. Ces batteries volumineuses ne sont pas transportées par les astronautes eux-mêmes mais par le bras robotique de la station, piloté par les équipes au sol, basées à Houston, aux Etats-Unis.
Thomas Pesquet et son coéquipier seront entre autres chargés d’effectuer les branchements des batteries. S’il reste du temps, les deux astronautes iront mettre de l’ordre dans la câblerie externe de l’ISS. Mais la mission ne doit pas durer plus de 7 heures et se fait "sans pause pour manger ou aller aux toilettes", précise l’agence spatiale européenne sur son blog. Les astronautes pourront boire de l’eau à la paille grâce à une poche intégrée dans leur scaphandre.
Une préparation millimétrée. Le jour J, les astronautes doivent se réveiller 7 heures avant le début de la sortie pour avoir le temps de suivre un protocole millimétré. L’habillage, composé de plusieurs couches de vêtements spéciaux, se fait avec l’aide du reste de l’équipage : l’ajustement de cette combinaison complexe et encombrante est en effet capital. "Il faut que les gants soient parfaitement ajustés à la taille de vos mains pour pouvoir avoir la meilleure préhension possible", détaille Philippe Perrin, dernier astronaute français à être sorti dans l'espace en 2002, au Figaro. Thomas Pesquet, une fois dans le néant de l’espace, sera totalement dépendant de son scaphandre de plus de 100 kilos, blindé contre les rayonnements cosmiques et les éventuels débris de l’espace.
Avant la sortie, les astronautes doivent encore sélectionner leurs outils et les attacher à leur scaphandre dans un ordre bien établi, et aussi se vider de tout l’azote de leur corps pour éviter d'être pris de vertiges une fois dans l'espace. "On a suivi toute une série de procédures pour mettre le scaphandre, réaliser de nouvelles vérifications, préparer tout le matériel et enfin procéder à un long protocole, qui consiste à respirer au préalable de l'oxygène pur et à décompresser progressivement", détaille Thomas Pesquet sur son compte Facebook. Une fois cette longue préparation achevée, les astronautes pourront ouvrir le sas et sortir pour effectuer un véritable ballet spatial.
Une partie de la structure principale de l’ISS. Le ⚪en haut, vers la gauche? C’est la porte du sas par laquelle on sortira demain…! #Proximapic.twitter.com/9RZRybEcmQ
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) 12 janvier 2017
Un ballet spatial. Une fois en dehors de l’ISS, l’ensemble de l’opération se fait au ralenti, dans une chorégraphie minutieusement calculée, pour permettre aux équipes de Houston de tout vérifier pas à pas, grâce aux caméras. Thomas Pesquet n’aura pas le droit d’effectuer tel ou tel branchement sans un feu vert préalable des équipes au sol. Une dernière tâche attend Thomas Pesquet lors de sa sortie extra-véhiculaire : prendre des photos de l'équipement scientifique qui souffre de problème technique, pour permettre de les réparer au mieux. Et nul doute que l'astronaute français partagera une fois de plus cette expérience unique avec les internautes.