La Nasa repart à la conquête de la Lune. Alors que la mission Artemis va avoir droit à un nouvel essai ce samedi, après une première tentative d'envoyer la capsule Orion vers la Lune lundi dernier, Jean-François Clervoy, astronaute et fondateur d'AirZeroG, était l'invité de Lenaïg Monier ce samedi sur Europe 1. L'astronaute est revenu sur les problèmes techniques qu'a connu la capsule Orion lors de sa première tentative de décollage. "La Nasa a confirmé ce vendredi la date et l'heure de lancement qui devrait avoir lieu ce samedi à 20h17 heure française", a-t-il rappelé.
"On a encore beaucoup de choses à découvrir"
Des centaines de milliers d'Américains devraient d'ailleurs être présents pour l'évènement, qui aura lieu à Cap Canavera, en Floride. Preuve que la conquête spatiale continue de faire rêver. "Les aventures mystérieuses font rêver. L'espace reste impalpable pour la majorité des gens, c'est quelque chose de virtuel, au-dessus des nuages. On a encore beaucoup de choses à découvrir, notamment sur nos origines, sur l'avenir, sur le fait de savoir s'il y a de la vie ailleurs... Ça fait toujours rêver l'homme depuis qu'il a levé les yeux vers le ciel", ajoute l'astronaute.
Si cette mission est une sorte de grande répétition générale, où des mannequins remplacent les humains, les prochaines devraient quant à elles accueillir des astronautes. "Comme traditionnellement dans les missions spatiales, on a une mission de validation du matériel, en l'occurence de la fusée et de la capsule Orion. La deuxième mission Artemis consistera à effectuer une mission qui s'approchera un peu de celle d'Apollo 8 en décembre 1968 où, pour la première fois, les humains quittaient l'orbite terrestre, partaient vers la Lune, la contournaient et se retrouvaient pendant une période dans une phase où ils ne voyaient plus la Terre. Artemis 2 va revivre cette expérience de contournement de la Lune et retour."
Le tourisme spatial "restera très marginal" pour l'astronaute
Quant à savoir quand l'homme pourra de nouveau marcher sur la Lune, Jean-François Clervoy estime que cela pourrait arriver "vers 2026". "Pour mettre le pied sur la Lune, en plus de la fusée SLS et du vaisseau Orion qui doivent bien fonctionner, il faut une station spatiale internationale autour de la Lune et c'est à partir de celle-ci, qu'on commencera à assembler dans environ deux ans, qu'on effectuera des allers-retours vers la surface avec un vaisseau "Starship" de la société Space X. Il faut donc quatre éléments qui ne seront prêts que dans 3 ou 4 ans."
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Une reconquête de l'espace pour laquelle se battent les États-Unis, la Russie ou encore la Chine. Pour l'astronaute, "ça a toujours été des décisions politiques car il faut l'audace de dirigeant pour décider d'investir dans ce type d'activité, à risque élevé. Les Américains ont accéléré leur décision de retourner vers la Lune uniquement parce que les Chinois, il y a quelques années, ont annoncé dans leur feuille de route qu'ils envisagent de poser un pied sur la Lune en 2030", note-t-il. Quant à la question du tourisme spatial, "ça restera très ponctuel et très marginal", a insisté l'astronaute.