A moins de trois mois de la conférence climat COP26 à Glasgow, le constat choc des experts climat de l'ONU (Giec) publié lundi, sonne comme un branle-bas de combat : les humains sont "indiscutablement" responsables des dérèglements climatiques. Et les petites îles ne sont pas épargnées, bien au contraire. Ces dernières lancent un cri d'alarme face à la montée des eaux, un phénomène irréversible si nous ne réduisons pas drastiquement et rapidement nos émissions de CO2. Car c'est une question de vie ou de mort pour ces territoires, comme l'explique Asha Challenger, négociatrice en chef de l'Alliance des petits Etats insulaires (Aosis).
Des déplacements de populations entières
"Nos émissions de CO2 sont minuscules et le fardeau vient littéralement sur le pas de notre porte. Il y a un risque vraiment élevé de perdre toutes ces zones côtières", a-t-elle affirmé au micro d'Europe 1. Pour elle, la majorité de la population dans ces îles est en plus concentrée sur le littoral. "On en dépend pour notre vie quotidienne. C'est là que l'on travaille, c'est là que réside notre activité économique et c'est très effrayant de voir les prévisions du rapport du Giec", a-t-elle poursuivi.
L'Alliance des petits Etats insulaires tente donc d'envisager des plans d'adaptation pour protéger la population, et dans des cas extrêmes, le déplacement complet d'habitants vers des secteurs plus petits. "Que se passerait-il s'il fallait déplacer toute la population d'un Etat vers un nouveau territoire ? Que devient cet Etat ?, s'est interrogée Asha Challenger.
Pour autant, cette dernière s'est voulue rassurante. "Nous savons que si nous faisons des efforts importants maintenant, nous pouvons limiter le réchauffement des températures à 1,5 degré aux alentours de 2050. Nous avons besoin d'un changement rapide et chirurgical pour décarboner nos énergies et atteindre cet objectif."