Des équipes scientifiques qui cherchent à détecter des ondes gravitationnelles pourraient annoncer jeudi à 16h30 depuis Washington une découverte majeure. Ce phénomène, lié aux ondulations de l'espace-temps, avait été théorisé en 1915 par Albert Einstein dans sa théorie de la relativité générale.
Comme des ronds dans l'eau. L'annonce de cette présentation jeudi intervient alors que des rumeurs circulent depuis plusieurs semaines dans la communauté scientifique selon lesquelles des chercheurs auraient réussi à détecter ces ondes directement pour la première fois.
Les ondes gravitationnelles sont produites par de légères perturbations subies par la trame de l'espace-temps sous l'effet du déplacement d'un objet de grande masse. Cette théorie avancée par Einstein pourrait s'apparenter aux ronds qui se forment dans l'eau quand on y jette un caillou, ou à la déformation d'un filet dans lequel on pose un poids, le filet étant l'espace-temps.
Collision de trous noirs. Selon ces rumeurs, c'est en observant la collision de deux trous noirs et leur fusion que cette détection aurait été faite. La possibilité d'observer les ondes gravitationnelles, qui sont très faibles à une échelle microscopique, ouvrirait une nouvelle fenêtre sur des phénomènes astronomiques encore mystérieux, comme l'effondrement gravitationnel d'étoiles massives, la fusion de deux étoiles à neutrons ainsi que sur les phénomènes associés aux trous noirs qui se trouvent souvent au centre des galaxies.
Remonter jusqu'au Big Bang ? "La gravité est la principale force de l'Univers et ses effets sur l'espace temps produisent des ondes gravitationnelles qui se diffusent partout dans le cosmos", explique Tuck Stebbins, le chef du laboratoire d'Astrophysique gravitationnelle à la Nasa. "Si on pouvait détecter ces ondes, il serait alors possible de remonter à la première milliseconde du Big Bang", estime-t-il, jugeant "qu'il n'y a pas d'autres moyens pour l'humanité de voir les origines de l'univers".