Réunis au Centre national d’études spatiales de Toulouse, 140 militaires et scientifiques participent jusqu'au 15 mars à la quatrième édition d'un exercice baptisé "AsterX". Son objectif est de reproduire les conditions d'une guerre dans l'espace, comprenant diverses menaces à déjouer.
Mieux vaut prévenir que guérir. C'est sans doute cet adage qui a motivé la conception de l'exercice "AsterX". Si l'hypothèse d'un conflit façon guerre des étoiles semble, pour l'heure, réservée aux films de science-fiction , cet exercice a tout de même pour objectif de confronter militaires et scientifiques à la réalité d'une telle crise. Lancé en 2021, "AsterX" entame ce lundi - et jusqu'au 15 mars - sa quatrième édition. Un exercice qui doit son nom au tout premier satellite français lancé dans l'espace en 1965. Un nom qui a également inspiré Albert Uderzo et René Goscinny, créateurs de la célébrissime BD Astérix .
Concrètement, cet exercice, qui se déroule non pas dans l'espace, mais au Centre national d'études spatiales de Toulouse, doit "développer, dans un cadre réaliste, la culture des opérations spatiales en coopération", indique l'Armée de l'air sur son site internet. Les 140 participants, militaires et civils, issus de 15 pays différents, devront donc faire face à des cas de figure géopolitiques, certes fictifs, mais néanmoins crédibles. Et affronter une kyrielle de 14 menaces diverses et variées, "dans les domaines cyber, guerre de la navigation, guerre orbitale, guerre électronique, guerre informationnelle", mentionne l'Armée de l'air.
Renforcer la coopération spatiale militaire
L'exercice reproduira un environnement spatial, constitué de "4.000 objets spatiaux, et près de 30 capteurs terrestres de veille, détection et pistage", permettant de simuler "23 évènements spatiaux affectant toutes les orbites possibles". Il s'agira, pour les participants, d'effectuer des manœuvres dans l'espace ou encore de s'entraîner au tir anti-satellite. Lors de la première édition, en 2021 , les participants ont dû gérer une simulation d'entrée dans l'atmosphère de débris de fusée, impliquant de suivre leurs trajectoires et d'informer, si besoin, les populations éventuellement mises en danger.
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L'exercice "AsterX" est encadré par le Commandement de l'espace, un service interarmées qui dépend du Chef d'état-major de l'armée de l'air. Parmi les participants, on retrouve des membres de l'armée de terre, de l'armée aérienne et spatiale, de la Marine nationale ou encore des unités de cyberdéfense. Mais aussi la Direction du renseignement militaire, l'agence spatiale française et des partenaires industriels, parmi lesquels ArianeGroup ou Safran. Cet exercice vise justement de "renforcer la relation" avec ces partenaires et accentuer la coopération spatiale militaire à l'échelle du globe.