Parmi les 1.500 personnes qui ont assisté au concert de Sting lors de la réouverture du Bataclan samedi 12 novembre, il y avait des proches de victimes et des rescapés de l'attentat qui avait fait 90 morts dans la salle il y a un an. Reporter à Europe 1, Julien Pearce était au Bataclan le 13 novembre 2015 pour écouter les Eagles of Death Metal. Mais il n'était pas dans la salle hier soir, trop difficile pour lui d'y retourner.
Une salle trop marquée. Julien Pearce aurait même préféré que le Bataclan ne soit plus une salle de concert. "J'aurais voulu que ce lieu devienne autre chose. J'ai peur, peut-être que c'est une peur qui n'est pas fondée, que le public regarde davantage les murs et le sol que la scène et les artistes qui s'y produisent", confie-t-il au micro d'Europe 1.
Pourquoi pas un centre de déradicalisation ? Mais que faire de la salle si ce n'est une salle de concert ? "J'ai eu une idée il y a quelques jours : un centre de déradicalisation. Ça aurait été parfait. Ils auraient mis les personnes radicalisées sur la scène, il y a toute la place nécessaire. On aurait pu leur projeter des images pour montrer toute les atrocités des attentats qui ont été commis ce soir-là et pas uniquement au Bataclan. Ça aurait peut-être été plus efficace qu'un bâtiment sans âme perdu dans une banlieue quelconque", imagine Julien Pearce.
"Je n'y remettrai jamais les pieds". Le journaliste avoue qu'il lui est impossible de retourner dans une salle où il a vécu l'horreur absolue. "Personnellement, je ne remettrai jamais les pieds au Bataclan. Même passer devant, j'ai du mal. Maintenant, je trouve ça très bien que la vie continue et qu'il n'y ait pas des monuments commémoratifs à chaque coin de rue", conclut-il.