Le muguet du 1er-Mai est une tradition à laquelle les Français sont attachés. Mais, confinement oblige, il va être compliqué de trouver les petites clochettes blanches cette année. "On ne va pas faire n'importe quoi, la vente à la sauvette sera totalement interdite, les fleuristes n'ouvriront pas parce que les magasins seront fermés", assurait, il y a quelques jours, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, sur Europe 1. Compliqué donc… mais pas impossible ! La profession s'organise et, selon nos informations, la moitié des 14.000 fleuristes de France seront malgré tout sur le pont vendredi pour vendre du muguet.
Un service de "click & collect" pour les fleurs
Depuis le début de la crise du coronavirus, les fleuristes sont censés garder le rideau baissé car ils ne sont pas inclus dans la liste des commerces essentiels. Mais, depuis quelques jours, certains ont repris le travail, sans ouvrir leur boutique. "Je voulais pouvoir vendre des fleurs pour les services funéraires ou simplement pour mettre un peu de joie dans la vie des gens", explique Christian, fleuriste à Paris.
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Pour respecter la distanciation sociale, il a mis en place un système de vente à emporter, en forme de "click & collect". "Les riverains passent commande par téléphone ou sur le site, ils payent en ligne si possible et ils viennent récupérer leurs fleurs devant la boutique. Personne n'entre à l'intérieur", souligne-t-il. Pour le 1er-Mai, "tous les gens qui nous connaissent ont déjà passé leur commande de muguet", ajoute Christian.
Vendre sur le pas de la porte ? Certains vont prendre le risque
Mais tous les fleuristes n'ont pas les moyens de mettre en place un tel dispositif. Beaucoup vont donc s'associer, spécialement pour le 1er-Mai, à des primeurs, des boulangeries ou des bureaux de tabac pour vendre leur muguet par leur intermédiaire. Des points de vente exceptionnels qui ont été validés par le gouvernement, à condition de respecter à chaque fois les gestes barrière et les règles de distanciation sociale.
À côté, les fleuristes avaient réclamé de pouvoir vendre du muguet au débotté sur le pas de leur porte. Demande rejetée par le gouvernement. Une situation "ubuesque", dénonce Florent Moreau, président de la Fédération des artisans fleuristes. D'autant que certains sont prêts à braver l'interdiction. "L'achat du muguet est un geste spontané, c'est une tradition populaire. On a donc, par endroits, des fleuristes qui vont prendre le risque d'installer un petit étal devant leur boutique", précise Florent Moreau. "On n'encourage pas cette pratique mais on peut la comprendre."
Le 4ème jour le plus important de l'année
Que ce soit légalement ou pas, pour vendre du muguet, encore faut-il en avoir. "J'ai eu beaucoup de mal à m'approvisionner. Rungis est fermé, certains producteurs ont bradé leurs stocks qui sont partis très vite, d'autres, notamment dans la région de Nantes, ont arrêté leur production de muguet pour limiter leurs pertes. Et les Pays-Bas sont inaccessibles à cause du confinement", explique Christian, le fleuriste parisien. Grâce à un producteur de Seine-et-Marne, trouvé au dernier moment, il sera bien ouvert vendredi pour répondre aux commandes.
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Pour lui, comme pour tous les fleuristes qui travailleront vendredi, la vente du muguet est un bol d'air frais après deux mois d'inactivité. "Après la fête des Mères, Noël et la Saint-Valentin, le 1er-Mai est le 4ème jour le plus important de l'année pour nous", assure Florent Moreau. Le 1er-Mai, un brin de muguet sur trois est vendu par un fleuriste. Sur cette seule journée, ils réalisent en temps normal sept millions d'euros de chiffre d’affaires.