Contexte social oblige, la fête du travail sera fortement marquée par la contestation contre la réforme des retraites. Pour ces traditionnelles manifestations du 1er-Mai, les Français devraient être nombreux dans la rue. À quoi peut-on s'attendre concrètement pour la journée de demain ?
Comme chaque 1er-Mai, il y aura beaucoup de manifestations dans l'Hexagone : 380 selon les derniers chiffres. Et cette année encore plus que d'habitude, après presque quatre mois de mobilisation, l'intersyndicale veut une fête du travail historique, mais peine de plus en plus à rassembler et livre peut-être sa dernière bataille.
"Les gens vont manifester, mais le gouvernement ne les écoute pas"
"Après le 1er-Mai, il va falloir que l'on regarde si on ne doit pas retourner à une table de négociation", explique Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC, au micro d'Europe 1. "Parce qu'on a peur qu'il y ait uniquement le gouvernement et le Medef et que la défense des salariés ne se fasse pas, voire empire. Et on ne pourra rien empêcher si on n'est pas autour de la table de la négociation."
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La fin de l'intersyndicale semble donc de plus en plus proche. Alors difficile de mobiliser massivement dans ce contexte. Entre lassitude et peur des débordements, les Français prennent leurs distances. "Je ne sais pas si ça va changer grand-chose en fait, puisque les gens vont manifester, mais le gouvernement ne les écoute pas", regrette un passant.
"Pour nous, le moment est un peu passé maintenant, on va vers l'avant et on a nos préoccupations personnelles, donc on ne s'y rendra pas", ajoute un autre. "Non, je ne pense pas vraiment y aller. Vu le contexte actuel, disons que ça ne donne pas vraiment envie d'y aller. C'est assez tendu entre les manifestants et les forces de l'ordre", s'inquiète un dernier passant.
Risque de débordements
Justement, du côté des autorités, on s'attend à une journée très difficile. Casseurs, black-blocs et ultras seront une nouvelle fois de la partie. 3.000 à 6.000 éléments à risques sont attendus à Paris, par exemple. "Il n'est pas question de laisser faire les anarchistes ou Black Bloc qui tenteraient de se constituer. On sait qu'il y a un risque", souligne David Le Bartz, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale. "On sait qu'il y a beaucoup de gens qui ont appelé à se rassembler et qui veulent tenter ce coup d'éclat. Donc, il y a un service qui est adapté en fonction des risques et on saura faire le moment venu, en tout cas, je l'espère."
En bref, à Paris, 100.000 personnes sont attendues, et en région, les plus gros rassemblements devraient se tenir à Caen avec 19.000 manifestants, à Nantes où 16.000 personnes sont attendues ou encore Lyon, où 15.000 personnes devraient battre le pavé.