D’ici la fin du siècle, les températures en France devraient augmenter de deux à trois degrés. Pour limiter l’impact du réchauffement climatique, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, a présenté mercredi un plan d’adaptation national. Composé de 230 mesures, il doit permettre de vivre en France avec ces quelques degrés supplémentaires. Il bénéficiera d’un budget de 171 millions d’euros, auquel s’ajouteront 391 millions d’euros au titre des investissements d’avenir.
Agriculture, gestion de l’eau, des forêts, transports, tourisme, santé… Ce plan concerne de nombreux secteurs. Il prône par exemple une réduction de 20% de notre consommation d’eau d’ici 2020, grâce à des aides pour récupérer l’eau de pluie, réutiliser les eaux usées traitées ou encore mieux détecter les fuites sur les réseaux.
Un groupe de veille climat-santé
Le plan envisage également l’adaptation des infrastructures de transports en détectant mieux leur vulnérabilité et en modifiant les normes de conception. Lors de la canicule de 2003, les rails avaient par exemple connu des déformations, générant de nombreuses perturbations.
Côté santé, un groupe de veille santé-climat devrait être mis en place pour alerter les pouvoirs publics sur les situations critiques. Car l’augmentation des températures aura pour conséquence de favoriser le développement d’insectes, de pollen allergisant et de micro-organismes producteurs de toxines.
Un plan sur cinq ans
Ce plan, établi sur cinq ans, est le premier du genre adopté par un pays de l’Union européenne. Il s’est basé sur des scénarios établis par Météo France et l’Institut Pierre-Simon Laplace, qui envisagent un rallongement des périodes de sécheresse estivales et une hausse des températures pouvant atteindre jusqu’à 3,5 degrés d’ici la fin du XXIème siècle.
Le climatologue Jean Jouzel, vice-président du Giec qui a travaillé à l’élaboration du plan, admet avoir hésité à s’impliquer dans un premier temps. Il craignait que mettre en avant l’adaptation "masque la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique". Mais finalement, "le changement climatique ne faisant aucun doute, l'incertitude qui plane encore sur son ampleur ne doit pas empêcher l'action."