Après la crise liée à la bactérie E-coli en Allemagne et à la sécheresse, les producteurs de fruits et légumes attendaient beaucoup des annonces de Bruno Le Maire. Le ministre de l’Agriculture a rencontré les représentants de la filière mercredi en fin de matinée et leur a annoncé un plan d'aide de 25 millions d'euros.
Une partie de l’enveloppe servira à moderniser la filière
L’aide se décline sous forme de prêt à taux zéro et de report de cotisation, avec une mise à contribution de la mutualité sociale agricole et des banques. L’originalité du plan de Bruno Le Maire est qu’une partie de l’enveloppe servira à moderniser la filière : replanter des vergers, construire de nouvelles serres, former les producteurs ou aider les entreprises à se regrouper pour peser plus face à la grande distribution.
Enfin, le ministre entend se montrer plus ferme avec les camions espagnols qui traversent la frontière en toute illégalité. Depuis début 2011, un bon de commande signé par un acheteur français est obligatoire. Une obligation non-respectée par les transporteurs espagnols, accusés d’inonder le marché français de fruits et légumes pas chers. Pour l’instant, ils ne risquent aucune sanction financière. Mais une amende est à l’étude.
Une situation catastrophique pour les producteurs
Le besoin d'aide est urgent car beaucoup de producteurs de fruits et légumes sont dans une situation catastrophique. "Suite à la crise de l'e.coli, on a perdu un mois de salaire", explique au micro d'Europe 1 Louis Vinet, président de la section jeunes du syndicat Légumes de France. "On a été obligé d'aller voir les banques pour demander des prêts à court terme en attendant de toucher les subventions de l'Europe, toujours pas là", enrage-t-il.
"Au mois de juin, quand on vu le ministre, il nous a dit : vous allez être remboursés à l'euro près", précise Louis Vinet. A l'heure actuelle, on nous parle de dix centimes par concombres, pour un coût de revient de 45 centimes. Il nous manque donc à peu près 30 centimes par concombres. Pour mon entreprise, c'est une perte sèche de 50.000 à 75.000 euros". Le constat est sans ambages : "On a le couteau sous la gorge".