Après l'Assembée nationale, c'est au tour du Sénat de se pencher sur le texte de la réforme des retraites. L'examen du projet de loi commencera la semaine prochaine. Alors que la texte suscite une contestation massive, le gouvernement vient pourtant de voir l’un de ses arguments majeurs renforcé par une étude de la DREES ,la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, rattachée au ministère de la Santé.
Selon l'organisme, les hommes âgés de 65 ans peuvent espérer profiter de leur retraite en bonne santé pendant un peu plus de 11 ans. Au même âge, le résultat est encore meilleur pour les femmes, leur espérance de vie sans incapacité se rapprochant des 13 ans. Dans les deux cas, c’est près de trois ans de plus qu’en 2008. Et si en France, la durée de vie en bonne santé s'allonge, permettant ainsi à l'exécutif de justifier la nécessite de travailler plus longtemps, l'actuelle réforme proposée n'est pas forcement la plus pertinente, estime certains économistes.
"Des différences notables entre ouvriers et cadres"
"La France est plutôt en bonne position. Mais au-delà de ça, cette espérance de vie en bonne santé n’est pas la même selon votre niveau de vie et on voit qu’il y a des différences assez notables encore, entre un cadre et un ouvrier notamment", explique au micro d'Europe 1, Matthieu Plane, économiste à l’OFCE. "Or, cette réforme impacte surtout les catégories d’actifs qui ont commencé à travailler relativement tôt mais qui sont exclus des dispositifs carrières longues. Ça concerne assez peu les cadres", poursuit-il.
La France excelle néanmoins sur un point : après 65 ans, les Français vivent plus longtemps en bonne santé que la plupart de leurs voisins européens, alors que l'âge légal de la retraite est en général plus tardif dans les autres pays de l'Union européenne : 65 ans en moyenne.