Le tribunal correctionnel de Paris a condamné lundi l'auteur des menaces de mort contre le proviseur du lycée parisien Maurice Ravel après une altercation avec une élève refusant de retirer son voile islamique, à une peine de 600 d'amende. La légèreté de la peine insupporte les chefs d'établissement et les enseignants, sentiment partagé par leur principal syndicat, le syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale (SNPDEN-UNSA).
"C'est un combat pour la défense de la laïcité"
En plein procès Samuel Paty, ce verdict est incompréhensible pour Bruno Bobkiewicz, le secrétaire général du SNPDEN-UNSA, qui dirige une cité scolaire à Paris. "Le message qui est envoyé, c'est qu'on peut menacer un personnel de direction et avoir une faible peine. Donc c'est vrai que pour l'instant, c'est la colère qui prédomine", explique-t-il au micro d'Europe 1.
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Car les personnels de direction ont surtout besoin d'être rassurés sur la laïcité, estime Nicolas Bray, proviseur et membre de ce même syndicat : "C'est un combat pour la défense de la laïcité. J'ai employé le mot combat à dessein. C'est une énergie, c'est une vigilance de tous les instants et nécessairement, ça questionne et ça fait écho auprès de tous les chefs d'établissement qui se disent 'Comment est-ce que je serais soutenu ?'".
Appel de la décision du tribunal
Le dernier élément qui choque est la non prise en considération par les juges des conséquences que de telles menaces peuvent avoir. Cette cheffe d'établissement, qui souhaite rester anonyme, s'en émeut : "On déconnecte complètement les propos de leurs conséquences et de leur valeur symbolique. Ce type de propos peuvent avoir des conséquences terribles comme on l'a vu avec l'affaire de Samuel Paty".
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La procédure devrait cependant se poursuivre. Le syndicat, qui s'est constitué partie civile au procès, a décidé de faire appel.