94 féminicides recensés en 2023, soit -20% en un an, selon le ministère

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avec AFP
94 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2023, soit une baisse de 20% après les 118 féminicides recensés l'année précédente, selon le ministère de la Justice. Une évolution qui a été jugée comme étant "très loin d'être satisfaisante" par le garde des Sceaux. 

Un total de 94 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2023, soit une baisse de 20% après les 118 féminicides recensés l'année précédente, a-t-on appris mardi auprès de la chancellerie, confirmant une information du Figaro. Cette évolution est "très loin d'être satisfaisant(e)", a commenté le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, cité par le quotidien.

"Nous savons que lutter contre ce fléau prend du temps (...) mais l'engagement de la justice française pour endiguer les féminicides porte tout de même ses premiers fruits", a-t-il ajouté. "On peut espérer que notre lutte sera encore plus efficace" avec le déploiement de "téléphones grave danger" et de "bracelets anti-rapprochement" supplémentaires, a par ailleurs souligné le ministre. Depuis lundi 1er janvier, chacun des 164 tribunaux français et des 36 cours d'appel est doté d'un pôle spécialisé dans les violences intrafamiliales.

 

Une action coordonnée

Sous la responsabilité de "magistrats coordonnateurs" spécialement formés, ces pôles visent à favoriser une action coordonnée et un meilleur partage d'informations entre tous les magistrats et acteurs concernés par une même situation familiale. En novembre, le ministère de la Justice avait publié une série d'indicateurs soulignant selon lui une meilleure "réactivité" des institutions face au fléau des violences conjugales. Ainsi le nombre de condamnations pour violences ou harcèlement au sein du couple a plus que doublé entre 2017 et 2022, passant de 22.206 à 49.616.

Près de 3.600 ordonnances de protection, qui imposent l'éviction du conjoint violent ou lui interdisent d'entrer en contact avec sa victime, ont par ailleurs été délivrées en 2022, contre moins de 1.400 cinq ans plus tôt. Quelque 244.300 victimes de violences conjugales, en grande majorité des femmes, ont été recensées par les forces de l'ordre en 2022, une hausse de 15% en un an interprétée par les associations comme le signe d'une meilleure prise en compte de leur parole.