L'armée française a été informée de l'assassinat du juge Bernard Borrel, via des écoutes de la police djiboutienne, peu après son décès, selon le témoignage à la justice d'un militaire français en poste à Djibouti à l'époque révélé mercredi par France Culture. Magistrat détaché à Djibouti, Bernard Borrel a été retrouvé mort le 19 octobre 1995, le corps en partie carbonisé, en contrebas d'un ravin, à 80 km de Djibouti. L'enquête française a privilégié dans un premier temps la thèse du suicide avant de retenir celle d'un assassinat après de nouvelles expertises. Ce témoignage provient d'un appelé en poste au sein d'une unité chargée des écoutes au sein de l'armée française à Djibouti à l'époque des faits. "Un jour, j'ai entendu dire au centre qu'un homme avait été immolé par le feu par des personnes du nord du territoire à l'aide de jerricanes d'essence. C'était un Français qui avait été brûlé non loin du Goubet. C'était dans la ville d'Arta", a-t-il déclaré à la juge.
Le corps de Bernard Borrel a été retrouvé non loin du Goubet. "On n'était pas censé entendre les écoutes mais on vivait en permanence avec des militaires qui procédaient aux écoutes. C'était vers 11 heures-midi, je ne sais même pas si nous n'étions pas à table. L'information venait de sortir", a ajouté le témoin.