Antonio Ferrara dit "Nino" de nouveau face aux juges. Son procès et celui de dix autre personnes soupçonnées d'avoir participé à l'attaque d'un fourgon blindé, le 23 novembre 2001 à Toulouse, s’ouvre vendredi devant la cour d’assises de Paris. Retour sur le parcours de ce multirécidiviste.
Né en octobre 1973 en Italie, ses parents émigrent dix ans plus dans le Val-de-Marne en région parisienne. Mauvais élève, problème d’insertion, Antonio Ferrara devient rapidement un caïd de banlieue avec comme spécialité : le braquage de fourgons blindés.
Fiché au grand banditisme depuis le milieu des années 90, "Nino" commet son premier braquage à main armée à la Société générale de Soisy-sur-Seine puis au Crédit Mutuel de Yerres, dans l’Essonne, le 27 avril 1997. Antonio Ferrara est rattrapé en novembre et incarcéré à Fleury-Mérogis. C’est alors qu’il adopte le surnom de "Succo" en référence au célèbre truand italien.
Sa première évasion se produit un an plus tard, en août 1998, lors d’un transfert à l’hôpital de Corbeil-Essonnes. Espagne, Côte d’Azur, Paris, sa cavale va durer quatre ans pendant lesquels il met au point sa technique dite "de la parabole", utilisée pour braquer les fourgons blindés. Il va notamment l'utiliser le 23 novembre 2001 à Toulouse lors d'une attaque contre un fourgon blindé. Accompagné de complices il va aussi avoir recours à des armes de guerre pour neutraliser le véhicule.
Arrêté quatre ans plus tard à côté de la gare RER d’Athis-Mons où il habite sous un nom d’emprunt, Antonio Ferrara est incarcéré à la prison de la Santé puis transféré à Fresnes. C’est dans cette prison que le 12 mars 2003, il va commettre l’évasion du siècle : un commando paramilitaire le libère à l’aide d’explosifs :
Mais après 4 mois seulement de cavale, "le roi de la belle" retombe dans les filets des policiers. Ses cheveux sont décolorés, son nez refait :
Considéré comme hautement dangereux, Antonio Ferrara monopolise 20 agents de la pénitentiaire par binômes : ils sont toujours deux à garder sa cellule. C'est le détenu le plus surveillé de France.