Après la polémique liée à sa demande de double nationalité franco-belge, Bernard Arnault a voulu mettre les choses au clair. Dans un entretien à l'Agence France Presse, le patron de LVMH a réaffirmé dimanche qu'il continuera "comme tous les Français" à payer ses impôts dans l'Hexagone.
"Je suis et je resterai fiscalement domicilié en France et à ce titre, je remplirai, comme tous les Français, l'ensemble de mes obligations fiscales", a insisté Bernard Arnault, interrogé par l'AFP.
"Aucune interprétation politique"
Bernard Arnault, quatrième fortune mondiale et première d'Europe selon le magazine Forbes, a récusé l'idée d'un geste politique en plein débat sur la taxe à 75% voulue par le président Hollande. "Notre pays doit compter sur la contribution de chacun pour faire face à une crise économique profonde dans un cadre budgétaire particulièrement contraint", a-t-il ajouté. Sa demande de double nationalité "sert une démarche personnelle engagée depuis plusieurs mois, et ne doit faire l'objet d'aucune interprétation politique", a-t-il poursuivi.
Bernard Arnault avait déjà démenti la veille tout exil fiscal en Belgique. Selon les informations recueillies par Europe 1, l'objectif est de devenir l'héritier légitime aux yeux du pouvoir belge de l'empire d'un autre milliardaire et industriel, Albert Frère.
"Un accroc aux privilèges"
Dimanche, les réactions politiques se sont encore succédées. A droite, l'ancien ministre UMP des PME, Frédéric Lefebvre, a appelé à ne pas lancer des "anathèmes" contre le patron de LVMH. La présidente du Front National, Marine Le Pen, s'est dite de son côté "très choquée" par la démarche de naturalisation et a estimé qu'elle donnait "un très mauvais exemple".
Au PS, le ministre délégué à l'Economie solidaire, Benoît Hamon, a jugé la démarche "pas très patriote" tandis que le porte-parole du parti socialiste, David Assouline, a accusé l'UMP de vouloir "instrumentaliser" l'affaire afin d'"encourager" l'évasion fiscale. Bruno Le Roux, invité du du Grand Rendez-vous Europe1 – i>TELE – Le Parisien – Aujourd’hui en France voit dans cette démarche un "signe de trahison" d’un de ces "accros aux privilèges qu'ont générés les cinq ans de Sarkozy".