Il doit répondre de dons reçus de la main de Liliane Bettencourt après septembre 2006. François-Marie Banier, qui avait été interpellé en région parisienne avec son compagnon, Martin D'Orgeval, lundi matin, sera présenté mercredi en début d'après-midi au juge en charge du dossier Bettencourt, à Bordeaux. Il pourrait être mis en examen pour abus de faiblesse.
Dans l'attente de ce transfèrement, le photographe a passé la nuit dans une cellule de la prison de la Santé, dans le 14ème arrondissement de Paris, selon les informations d'Europe 1. Et il y dormira encore dans la nuit de mardi à mercredi.
15 millions d'euros sur un compte en Suisse
Le mandat d’amener contre les deux hommes a été délivré "dans le cadre de l'information ouverte des chefs d'escroquerie, abus de confiance, blanchiment, abus de faiblesse et recel au préjudice de Mme Liliane Bettencourt" le 29 septembre dernier, a précisé le parquet de Bordeaux dans un communiqué.
Ce coup de théâtre intervient à la suite d'un rapport d'expertise médicale réalisé en juin. Les médecins désignés par le juge bordelais ont conclu que Liliane Bettencourt était vulnérable. Le juge d'instruction, chargé de l'enquête, a passé au crible tous les "petits" cadeaux que Liliane Bettencourt a pu offrir à François-Marie Banier depuis septembre 2006, lorsque son état de santé a commencé à se dégrader.
Il a notamment trouvé un virement de 15 millions d'euros à partir d'un compte en Suisse. Au total, d'après les informations d'Europe 1, le photographe aurait reçu l'équivalent d'une centaine de millions d'euros de l'héritière de l'Oréal à partir de 2006.
Vers une première mise en examen
François-Marie Banier semblait pourtant tiré d'affaire. Un accord signé en décembre 2010 entre Liliane Bettencourt, sa fille Françoise Meyers et François-Marie Banier avait amené le photographe à renoncer à toucher environ 600 millions d'euros d'assurances-vie. Mais il a conservé environ 400 millions d'euros donnés par la milliardaire, notamment sous la forme d'un ensemble immobilier dans le VIe arrondissement de Paris.
A la suite de cet accord, Françoise Meyers avait renoncé à sa plainte contre le photographe. Le parquet de Bordeaux avait indiqué à son tour en février ne pas souhaiter le poursuivre. François-Marie Banier pourrait donc finalement être le premier mis en examen dans cette affaire à tiroirs.