Il est la source même de l'affaire Bettencourt. L'ex-majordome de Liliane Bettencourt, qui avait enregistré pendant un an des conversations tenues chez la milliardaire pour prouver les abus de faiblesse dont elle pouvait être victime, a été mis en examen le 14 mars pour "atteinte à l'intimité de la vie privée", selon une source proche du dossier.
Selon cette source, qui confirmait une information parue dans Le Monde daté de mardi, Pascal Bonnefoy a été mis en examen par la juge d'instruction de Bordeaux, Valérie Noël. Il devrait donc être à nouveau convoqué afin de faire la lumière sur les circonstances de ces écoutes.
Coupable "d'avoir révélé la vérité"
"Cette mise en examen est celle d'un homme qui a permis de révéler l'abus de faiblesse manifeste dont était victime Mme Bettencourt ainsi que d'autres délits et turpitudes graves", a déclaré au quotidien du soir son avocat, Me Antoine Gillot. "Si Pascal Bonnefoy est coupable de quelque chose c'est uniquement d'avoir révélé la vérité et permis à la justice d'avancer à pas de géant dans cette affaire. Je veux croire qu'elle s'en souviendra", a-t-il ajouté.
Pendant environ un an (de mai 2009 à mai 2010), Pascal Bonnefoy avait fait tourner, à l'insu des visiteurs, son appareil d'enregistrement dans le salon de Liliane Bettencourt. Il avait ensuite porté les 21 heures d'enregistrements à la fille de la milliardaire, Françoise Bettencourt Meyers. Celle-ci les avait remis remis à la police au mois de juin.
Il affirme avoir vu Sarkozy en 2007
Les enregistrements, dont certains ont été révélés par Mediapart puis Le Point, mettent en scène Liliane Bettencourt, François-Marie Banier, mais aussi d'autres protagonistes comme l'ancien homme de confiance de la milliardaire, Patrice de Maistre, actuellement incarcéré. A travers ces écoutes, les juges soupçonnent les protagonistes de fraude fiscale, de blanchiment d'argent mais aussi de financement politique. Selon le journal Le Monde, Pascal Bonnefoy aurait, lors de sa première convocation devant les juges le 14 mars dernier, affirmé avoir vu Nicolas Sarkozy au domicile des Bettencourt, lors de la campagne présidentielle de 2007.
La réalisation de ce type d'enregistrement est considérée comme illicite. En revanche, son utilisation comme moyen de preuve des diverses infractions possibles qu'ils ont révélées a été considéré comme recevable le 31 janvier par la chambre criminelle de la Cour de cassation.