Quatre jours après le déraillement du Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge, la circulation des trains reste très difficile autour de la zone accidentée. Le trafic des trains Intercités devrait rester "fortement perturbé" lundi mardi au départ et à l'arrivée de la gare Paris-Austerlitz vers le centre et le sud-ouest, selon la SNCF. Dans l'Essonne, aucun RER C n'a circulé lundi entre Savigny-sur-Orge et Brétigny et l'entreprise ferroviaire prévient également que la circulation sur cette ligne "restera fortement perturbée au sud de Juvisy" jusqu'au 22 juillet "durant les travaux de rétablissement des installations de Brétigny-sur-Orge".
60 bus à disposition. Pour les usagers du RER C, les trajets quotidiens, déjà souvent longs, se transforment en véritable galère. La SNCF a mis 60 bus à disposition pour assurer des navettes entre Brétigny et Juvisy mais il est peu probable qu'elles suffisent. Rencontrée lundi par Europe 1, Nicole, une usagère de cette ligne, explique qu'elle attend depuis presque deux heures. "Je n'arrive pas à monter, on a eu un seul bus jusqu'ici", se plaint-elle. Son trajet quotidien jusqu'à Saint-Quentin-en-Yvelines qui durait déjà 2 heures lui en a pris une de plus le matin même. Le soir, elle "ne veut même plus regarder sa montre".
De son côté, Stéphanie énumère les différentes étapes pour se rendre jusqu'à son travail : "un bus jusqu'à Juvisy qui prend une heure ou bien le bus 91.04 qui met 25 minutes, puis le RER D jusqu'à Gare de Lyon, ensuite la ligne 14 du métro jusqu'à Madeleine, et enfin la ligne 12 jusqu'à Sèvres-Babylone". Au total, deux heures de transport au lieu de 45 minutes en temps normal.
Pourquoi tant de temps ? Le problème, c'est que la gare de Juvisy n'est pas du tout adaptée pour faire face à une telle situation : les bus à accordéon affrétés par la SNCF ont le plus grand mal à se faufiler dans les petites rues et se garent tant bien que mal devant la gare RER, où la cohue ne facilite pas non plus la circulation. Les 40.000 voyageurs quotidiens qui empruntent la portion de ligne accidentée vont pourtant devoir s'armer de patience car la SNCF ne donne, pour le moment, aucune date de retour du trafic à la normale.
La SNCF doit en fait faire face à un casse-tête. Pour le moment, elle doit laisser les enquêteurs examiner une partie des rails. Le moindre boulon, le moindre bout de ferraille, est important pour comprendre comment l'éclisse, cette pièce métallique de 10 kilos tenue par quatre boulons, a pu se loger au cœur de l'aiguillage, provoquant le déraillement.
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Une fois ces enquêtes de terrain terminées, la SNCF lancera le chantier pour reconstituer les 600 mètres de voies accidentées. Là encore, la tâche s'annonce ardue : aux abords de Paris, de nombreux sillons rétrécissent avec un effet d'entonnoir. Il n'y a donc aucune possibilité de dispatcher les trains et de fluidifier le trafic avec des lignes de contournement. Pour ne rien arranger, des travaux prévus de longue date viennent à peine de commencer entre la gare d'Austerlitz et Invalides, provoquant également d'importants ralentissements de trafic.