L’INFO. Le scénario du déraillement d’un train en gare de Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne, se précise. Chargé d’élucider cet accident qui a fait sept morts le 12 juillet 2013, le bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a rendu son rapport vendredi. Un document dans lequel la responsabilité de Réseau Ferré de France (RFF) et de la SNCF est pointée du doigt, selon les informations d’Europe 1.
Le constat : une éclisse mal vissée. Président de la SNCF, Guillaume Pépy avait très vite reconnu la responsabilité de son groupe dans ce drame, qui a touché le train Intercités numéro 3657, parti de Paris à destination de Limoges. Ce que confirment les enquêteurs du BEA-TT, validant les premières expertises scientifiques : l'accident est bien dû à une éclisse mal vissée qui a bougé au passage du train et provoqué le déraillement. La piste d’un problème de maintenance des voies est donc confirmée.
>> ZOOM - Comment la SNCF veut éviter d'autres Brétigny
Le conseil : renforcer les contrôles. Pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise, la deuxième partie du rapport est consacrée aux recommandations du BEA-TT. Selon les informations d’Europe 1, le bureau va demander une meilleure vérification des "assemblages boulonnés", c’est-à-dire de modifier les conditions de contrôle des appareils vissés sur les voies. Le contrôle des boulons pourrait ne plus être uniquement visuel comme avant le drame mais en vérifiant le serrage avec un outil, une clé.
Deuxième recommandation du BEA-TT : renforcer la surveillance des endroits les plus sensibles où il y a le plus de passage, à savoir les gros nœuds ferroviaires. Dans ces zones, les normes de sécurité pourraient être renforcées et l'écart entre deux visites raccourci.
>> A lire aussi - Bretigny : comment indemniser les victimes ?
Deux autres enquêtes en cours. Les enquêteurs du BEA-TT ne sont pas les seuls à travailler sur cette affaire. Une enquête interne a été menée par la SNCF et RFF, qui ont remis leurs conclusions à la justice et les ont publiées. Une enquête judiciaire est par ailleurs menée par des juges d'instruction d'Évry dans le cadre d'une information judiciaire pour homicides et blessures involontaires, dont le but est de déterminer les responsabilités.
A ce titre, le rapport du BEA-TT "peut apporter un éclairage tant au niveau des responsabilités qui incombent à la SNCF et RFF sur la maintenance des voies que sur son organisation sur le terrain", a souligné Me Thibaut de Montbrial, avocat d'une des parties civiles.
ZOOM - Comment la SNCF veut éviter d'autres Brétigny
ENQUÊTE - Des anomalies repérées avant l’accident