Bernard et Catherine Guiglion ont peur d’assister au procès des sept personnes jugées pour les avoir séquestrés en 2006 à Nice. Et pour cause : quatre des accusés ont été remis en liberté à trois semaines du début du procès devant les assises des Alpes-Maritimes.
"Ils peuvent venir à ma porte"
Une libération que les victimes ne comprennent pas. "C’est être deux fois victime, victime des faits d’abord et victime de cette procédure qui dure depuis quatre ans avec des tas d’aléas. En plus, il n’y a aucun contrôle judiciaire. Donc [les accusés] peuvent tout à fait venir à ma porte", a confié Catherine Guiglion, au micro d’Europe 1.
Cette libération correspond pourtant à une stricte application de la loi, par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. En vertu du code pénal, un procès, en matière criminelle, doit en effet se tenir dans un délai maximum de deux ans après la fin de l'instruction. Un délai qui a expiré le 2 décembre dernier dans l'affaire Guiglion et qui a débouché logiquement, même si une telle procédure est rare, sur la libération de quatre des accusés.
Une procédure qui traîne en longueur
En réalité, le procès aux assises avait été bien programmé dans les délais, à partir du 4 novembre dernier. Mais il a été renvoyé à la demande d’un avocat qui a été choisi la veille du procès par l'un des agresseurs présumés en remplacement d'un autre conseil qui s'était désisté.
Les époux Guiglion, qui ont été séquestrés pendant 72 heures au total et violé dans le cas de Catherine, pourraient prendre la décision de ne pas se rendre du tout au procès de leurs agresseurs présumés, le 10 janvier prochain.