Près d’une semaine après sa libération, Pierre Camatte se ressource en famille, du côté de Mulhouse. "Je me sens beaucoup mieux, d’abord parce que j’ai retrouvé la famille. Je retrouve du bien-être, j’en profite, donc je vais bien", a indiqué lundi sur Europe 1 l’ex-otage, retenu pendant près de trois mois au Mali par des islamistes. "Physiquement, ça va bien, mais les examens médicaux ont quand même révélé les traces de fractures de quatre côtes."
L'intégralité de l'interview de Pierre Camatte sur Europe 1 :
L’humanitaire, président d’une association de lutte contre le paludisme, est aussi revenu sur son état d’esprit pendant sa captivité. "J’ai eu des moments de gros coups de blues et de cafard, et j’ai bien compris qu’il fallait que je me construise des systèmes de défense", a-t-il raconté. "Je m’étais dit : "il ne faut pas craquer". Pas seulement pour moi, mais pour ceux qui étaient derrière moi, comme ma famille. (…) Je me disais, comme je n’entends personne, je parle. Et je parlais pendant des heures, avec les personnes de ma famille comme si elles étaient là. Et ça me faisait énormément de bien."
"J’ai craqué complètement"
L’ex-otage a également raconté comment il a vécu sa libération. "Dix minutes avant d’être embarqués par les services de sécurité du Mali, à qui ils avaient donné rendez-vous dans le désert, je ne savais rien", a expliqué Pierre Camatte. "C’est seulement après un silence de 20-25 minutes que le chauffeur qui me conduisait a commencé à me poser quelques questions. Je lui ai demandé qui il était, et il m’a dit qu’il était un agent des services de sécurité du Mali. C’est à ce moment-là que j’ai compris. J’ai craqué complètement, ce que je n’avais jamais fait pendant les trois mois de détention. J’ai compris que c’était terminé."
Quant à la polémique sur son éventuelle appartenance aux services secrets français ? "Quand j’ai entendu ça, je me suis dit que c’était des élucubrations grotesques de journalistes en mal de scoop", a-t-il tranché. Et Pierre Camatte exclut tout retour en Afrique. "Retourner au Mali, il n’en est pas question, a-t-il assuré. Maintenant, pour les activités de l’association de lutte contre le paludisme, il faut revoir peut-être les stratégies d’action et d’intervention géographique. Mais je n’interviendrai plus sur le terrain."