Comme ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy a déposé en ce 11 novembre une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu, sous l'Arc de Triomphe, et a ravivé la flamme de ce soldat qui représente tous ceux morts au combat au cours de la Première Guerre mondiale.
Dans la citadelle de Verdun
Cela fait aujourd'hui 90 ans que l’idée de commémorer un soldat inconnu a été instituée et que le corps de ce poilu mort dans les tranchées de la guerre 14-18 a été choisi avant d’être transféré à Paris. Un choix qui s'est fait à Verdun, pour le symbole, la veille de la commémoration, le 10 novembre 1920.
Ce jour-là, toute la ville se presse sous les voûtes de la citadelle souterraine de Verdun. Serrée contre ses parents et sa grande soeur, Anne-Marie Deville, alors âgée de 14 ans, retient, elle aussi, son souffle. Aujourd’hui âgée de 105 ans, Anne-Marie Deville a accepté de raconter ses souvenirs à Europe 1.
Le choix d'Auguste Thin
Dans la grande salle, Auguste Thin, un jeune soldat de 21 ans, fait face à huit cercueils tous recouverts d'un drapeau tricolore. Huit poilus non identifiés tous morts sur les principaux champs de bataille de la Première Guerre mondiale. Auguste Thin doit choisir celui qui deviendra le "soldat inconnu".
Sous les yeux d'Anne-Marie, le garçon hésite, passe une première fois. Puis, d'un seul coup, s'arrête, se met au garde à vous et dépose son bouquet d'oeillets sur le sixième cercueil. Le jeune soldat appartenait au sixième corps d'infanterie.
"Il n’y avait aucun bruit" raconte Anne-Marie :
Déposé sur un canon de guerre, le cercueil du soldat inconnu est ensuite transféré à Paris. Veillé toute la nuit Place Denfert-Rochereau, il fera une entrée solennelle sous l'Arc de Triomphe, le 11 novembre 1920, mais ne fut mis en terre que le 28 janvier 1921.