L’affaire est allée jusque devant la Cour de cassation. Pour avoir brandi une affichette avec le message "Casse-toi pov'con" alors que Nicolas Sarkozy était en déplacement à Laval fin août 2008, Hervé Eon, un militant de gauche, a été condamné à 30 euros d'amende avec sursis. Son ultime pourvoi a été rejeté, a-t-on appris mercredi.
En première instance, le tribunal correctionnel de Laval avait reconnu Hervé Eon, un ancien travailleur social âgé de 57 ans, coupable d’"offense au chef de l'Etat", et lui avait infligé l’amende de 30 euros avec sursis. Une condamnation toutefois largement inférieure aux réquisitions du parquet qui avait demandé une amende de 1.000 euros, estimant que "lorsqu'on insulte le président, on insulte l'institution".
Cette première peine avait été confirmée en appel à Angers. La cour avait alors souligné qu'Hervé Eon avait préparé son acte. La phrase "casse-toi pov' con" date du Salon de l’agriculture de Paris, édition 2008. Sur une vidéo diffusée sur internet, on voyait Nicolas Sarkozy répondre en ces termes peu châtiés à un visiteur qui avait refusé de lui serrer la main.
La Cour de cassation a estimé qu'aucun argument sérieux ne pouvait donner lieu à un recours. Hervé Eon s’y attendait. Il a d’ores et déjà prévenu qu’il pourrait porter l’affaire jusque devant la Cour européenne des droits de l'Homme. Cette affaire "est un combat politique pour l'abrogation du délit d'offense", avait expliqué Hervé Eon.