VIRUS. Le patient atteint du nouveau coronavirus (NCoV) a été transféré au CHRU de Lille dans la nuit de mercredi à jeudi. Dimanche, son état de santé "s'est stabilisé mais reste sérieux", selon le professeur Daniel Mathieu, à la tête du service de réanimation. "Il est probable que nous ne verrons pas d'évolution favorable avant au moins 48 à 72 heures", a-t-il estimé samedi lors d'une conférence de presse. L'homme de 65 ans est le premier cas confirmé de cette infection respiratoire aiguë proche du Sras, probablement venue de la péninsule arabique, et qui a déjà contaminé 30 personnes dans le monde et fait 18 morts depuis septembre dernier. Un deuxième cas a suivi, dimanche.
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Hospitalisé depuis fin avril. Cet homme originaire du Hainaut, près de Valenciennes, était déjà connu des services de l'hôpital de Valenciennes pour une pathologie rénale. C'est d'ailleurs dans cet établissement, que dès le 23 avril dernier, le patient a été pris en charge pour des troubles digestifs après un voyage touristique dans les Emirats arabes unis du 9 au 17 avril. Mais très vite son état s'est aggravé, comme le rapporte à Europe 1 Philippe Jahan, directeur du centre hospitalier de Valenciennes. "Il était très fatigué donc il a tout de suite été orienté vers une prise en charge adéquate", assure-t-il. "Au travers d'examens, on ne voyait pas trop le lien. Il a eu une consultation de pneumologie puis, son état s'aggravant, nous avons contacté la réa la plus proche de Valenciennes et c'est sur Douai qu'ils ont eu la confirmation du Coronavirus", précise Philippe Jahan.
Intubé et inconscient. Hospitalisé depuis le 29 avril en réanimation à Douai, intubé et inconscient, il a été transféré mercredi en fin de journée à Lille, dans un autre service de réanimation. Les médecins sont tous unanimes : il n'existe aucun antidote connu à ce jour. L'hôpital de Lille ne pourra qu'accompagner et soulager ce patient dans l'espoir d'une amélioration de son état de santé.
"Cas isolé". Plusieurs mesures de précautions ont été prises pour éviter la transmission de ce virus. Le patient a ainsi été placée dans une chambre de réanimation très moderne conçue pour isoler les malades contagieux. Il y a, par exemple, un sas d'entrée et une pression différente dans la pièce et à l'extérieur pour bloquer les échanges d'airs la sortie éventuelle de germes et virus. Une infirmière s'occupe, de plus, exclusivement de ce patient. Enfin, la transmission de ce nouveau coronavirus est de toute façon plus limitée que le Sras : d'après la directrice de l'Institut national de Veille sanitaire, le Dr Françoise Weber, "il faut des contacts prolongés et rapprochés avec un malade pour que la transmission se fasse". Le Sras, lui, se transmettait très facilement par l'air, probablement par des gouttelettes de salive.
Pour Patrick Goldstein, patron du Samu de Lille interrogé par Europe 1, ce premier cas rencontré en France ne constitue pas une porte d'entrée sur notre territoire pour le virus. "La létalité est élevée, mais pas la transmission. Ce malade ne représente pas une porte d'entrée en France pour le virus. On a fait des recherches sur les familles, il n'y a pas eu de contamination supplémentaire. C'est un cas isolé".