Des chrétiens d'Irak en France

© REUTERS
  • Copié
avec agences , modifié à
35 chrétiens irakiens, grièvement blessées, ont été rapatriés en France pour être soignés.

L'avion transportant 35 chrétiens d'Irak et blessés lors de l'attaque de la cathédrale syriaque de Bagdad par un commando d'Al-Qaïda le 31 octobre dernier a atterri à Orly lundi soir, comme prévu. Les blessés ont été accueillis à leur arrivée par des proches et le ministre de l'Immigration, Eric Besson, qui s'est entretenu avec certains d'entre eux.

36 blessés, tous des fidèles chrétiens à l'exception d'un garde du corps musulman, et 21 accompagnateurs devaient monter dans l'appareil. Mais un des blessés n'a pas pu monter à bord, son état de santé étant jugé trop délicat. Les deux personnes l'accompagnant sont également restées à Bagdad.

Ils seront conduits vers des hôpitaux parisiens

Ces Irakiens, en très grande majorité chrétiens, ont ensuite été orientés vers des hôpitaux de la région parisienne, dont ceux de Percy, à Clamart, et Bicêtre. "Dès mardi ils vont avoir une carte provisoire de demandeur d'asile, valable six mois et renouvelable, avec autorisation de travail. Et ils pourront faire une demande d'asile. Cet asile leur sera très généreusement accordé", a déclaré Eric Besson après leur départ.

Un "problème très grave"

Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a jugé lundi que la situation des chrétiens d'Irak, menacés par Al-Qaïda et qui quittent massivement une région où ils étaient implantés depuis toujours, est un "problème très grave".

"Nous offrons notre aide mais ce ne sont pas des visas qui vont changer le problème. La solution n'est pas de faire quitter le Moyen-Orient à tous les chrétiens", a-t-il observé. "Il y a des persécutions et des difficultés avec tous les chrétiens d'Orient. C'est une composante essentielle de ce Moyen-Orient qui va si mal", a souligné le ministre. "L'animosité dans l'ensemble du Moyen-Orient contre les chrétiens" s'ajoute à "la tension entre les chiites et les sunnites", a relevé Bernard Kouchner.

Un second groupe de 93 personnes, dont la liste est en cours d'élaboration, sera accueilli "dans les prochaines semaines", selon le ministre de l'Immigration, Eric Besson. La France a proposé d'accueillir 150 chrétiens d'Irak après l'attentat dans la cathédrale Notre-Dame du Perpétuel Secours au cours duquel 46 civils, dont deux prêtres, et sept membres des forces de sécurité ont péri. L'attaque avait aussi fait une soixantaine de blessés.