Une enquête a été ouverte lundi pour apologie du terrorisme à l'encontre de Dieudonné. L’humoriste controversé avait écrit dimanche sur sa page Facebook (avant de l'effacer) : "Je me sens Charlie Coulibaly"."Après cette marche historique, que dis-je, légendaire ! Instant magique égal au Big Bang qui créa l'univers [....] je rentre enfin chez moi. Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly", avait écrit Dieudonné dimanche, associant au slogan "Je suis Charlie" le nom du djihadiste Amédy Coulibaly, auteur de la prise d'otages au cours de laquelle quatre Juifs ont été tués à Paris vendredi.
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Le post, qui a été effacé peu de temps après sa publication à 20h34, avait suscité la polémique jusque dans les rangs des fans, comme le souligne ici l'Express. "Je t'adore, Dieudo. Mais là, t'es pas drôle", a écrit l'un d'eux en commentaire. "Faut comprendre ce qu’il veut dire, ouvre ton esprit ne reste pas bloqué sur Charlie ... Lui il l'a toujours été, mais aux yeux du gouvernement c'est Coulibaly, D'où l'association Charlie Coulibaly", avait rétorqué un autre. Le statut, selon une capture d'écran du site de l'Express publiée à 21h37 dimanche, avait rassemblé 1.938 "j'aime".
Une "abjection", selon Cazeneuve. "Ces propos sont une abjection. J'ai donné des instructions à la direction juridique et des libertés publiques du ministère de l'Intérieur pour examiner immédiatement la suite qui peut être examinée en droit", avait déclaré le ministre de l'Intérieur, en marge d'une visite à la communauté juive, rue des Rosiers à Paris. "J'envisage de donner les suites les plus sévères à cette déclaration qui, après la manifestation d'hier, témoigne d'une irresponsabilité, d'un irrespect et d'une propension de cet individu à attiser la haine et la division", a-t-il ajouté.
"Antisémitisme, racisme et négationnisme" pour Valls. "Il ne faut pas confondre la liberté d'opinion avec l'antisémitisme, le racisme, le négationnisme", a déclaré lundi le Premier ministre Manuel Valls, interrogé sur l'ouverture d'une enquête pour apologie du terrorisme à l'encontre du polémiste Dieudonné. "Le racisme, l'antisémitisme, le négationnisme, l'apologie du terrorisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits", a-t-il poursuivi, en réponse à une question de la presse sur Dieudonné.
Dieudonné répond et s'explique. Nouveau développement lundi. Sur son compte Facebook, Dieudonné a publié la copie d'un texte en réponse aux déclarations de Bernard Cazeneuve. "Depuis un an, je suis traité comme l'ennemi public numéro, alors que je ne cherche qu'à faire rire", regrette-t-il, avant de se faire plus précis, "on me considère comme un Amedy Coulibaly, alors que je ne suis pas différent de Charlie". Dieudonné, assure qu'il "propose la paix" et qu'il "reste sans réponse" de la part du ministère de l'Intérieur. "A croire que mes propos ne vous intéressent que lorsque vous pouvez les détourner pour mieux vous indigner", poursuit l'humoriste à destination du ministre.
Dieudonné M'Bala M'Bala, 48 ans, qui a lancé récemment un parti politique avec l'essayiste d'extrême droite Alain Soral, a déjà été plusieurs fois condamné pour antisémitisme. Il est depuis un an dans le viseur du gouvernement, qui avait fait interdire certaines de ses représentations fin 2013 et début 2014. Il est aussi dans le collimateur de la justice, notamment pour fraude fiscale, blanchiment, abus de biens sociaux, et pour avoir lancé un appel aux dons afin de régler ses amendes.
L'apologie d'actes de terrorisme est passible de sept ans de prison et de 100.000 euros d'amende, comme le stipule l'article 421-2-5 du code pénal.
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