Après la conférence sociale, place à la conférence environnementale. Le gouvernement convie dès vendredi une multitude d’interlocuteurs pour lancer une vaste réflexion sur la transition écologique prônée par le candidat Hollande. Participants, dossiers majeurs, enjeux : Europe1.fr vous fait les présentations.
LA MÉTHODE
Fidèle à sa feuille de route, François Hollande consulte avant de décider. A l’image du Grenelle de l’environnement, la conférence environnementale doit donc préparer le terrain pour une loi de programmation en 2013. Ministres, scientifiques, ONG, syndicats, entreprises : près de 300 personnes sont conviées pour deux jours de discussion. Un nombre néanmoins jugé excessif par certains, lesquels craignent que le débat annoncé ne devienne qu’une simple prise de parole à tour de rôle.
LES PRINCIPAUX DOSSIERS
La transition énergétique. C’est l’un des dossiers les plus compliqués : comment rendre la France moins dépendante du pétrole et du nucléaire ? La ligne directrice a été fixée par le président : la centrale nucléaire de Fessenheim fermera d'ici 2017, et la part du nucléaire dans l'approvisionnement électrique sera ramenée de 75% à 50% à l'horizon 2025. Reste à déterminer comment y arriver. Autre dossier, certes secondaire mais très symbolique : le gaz de schiste qu’une majorité des Français rejettent selon un sondage paru jeudi.
La fiscalité verte. Pour inciter le consommateur à acheter durable, le gouvernement envisage d’agir sur la fiscalité. Reste à en déterminer les modalités : un système de bonus-malus à l’image de ce qui a été fait pour les voitures mais a coûté très cher à l’État ? Un tarif progressif de l'énergie comme prévu pour l’électricité ? L’Etat pourrait aussi choisir un système de malus dont les recettes alimenteront son budget. Le bilan environnementale pourrait aussi devenir un critère lors des passations des marchés publics.
Les risques sanitaires et environnementaux.Diesel, pesticides, pollution de l'air, lignes à très haute tension, phtalates, ondes, tous ces sujets qui mêlent environnement et santé seront évoqués avec la ministre de la Santé.
L'efficacité énergétique. La meilleure façon d’utiliser moins d’énergie est de ne pas la gaspiller. Le gouvernement veut donc développer l'isolation thermique de qualité comme celle des bâtiments de norme Haute qualité environnementale (HQE). L’industrie doit également réduire sa consommation.
LE CONTEXTE
Économiquement tendu. Quels que soient ses plans, le gouvernement va se heurter à une réalité douloureuse : les projets lancés à l’issue de cette conférence devront tenir compte des finances exsangues de l’État. Même si favoriser le développement durable peut, à long terme, permettre de réaliser d’importantes économies.
Politiquement sensible. Les écologistes suivront de près le comportement de leur allié socialiste. Si ce dernier ne semble pas leur donner assez de gages, cette conférence pourrait marquer le début d’un divorce entre les deux courants politiques. L’UMP ne manquera pas alors de s’engouffrer dans la brèche. A l'instar de l'ex-ministre de l’Environnement, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui dénonce "une opération de communication".