Ils veulent frapper un grand coup. Quarante-sept personnes décorées des Palmes académiques, principale distinction de l'Education nationale, ont décidé de les renvoyer, en lançant "L'appel des 47" contre la politique éducative actuelle, dans l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à paraître mercredi.
Motif de leur colère : les suppressions de postes d'enseignants, mais aussi la prime aux recteurs, la remise en cause de la scolarisation des moins de trois ans et les politiques concernant la formation des enseignants et la carte scolaire.
"Nous constatons aujourd'hui, avec une infinie tristesse, que l'Education nationale souffre de plus en plus d'une politique où la logique comptable et la notion de rendement ont pris le pas sur toute réflexion pédagogique ou sociale", écrivent les signataires de l'appel.
Ils dénoncent la logique comptable
Ces signataires sont des professeurs, directeurs d'écoles, principaux de collèges ou proviseurs de lycées, dont une grande partie à la retraite. "Une forte majorité n'est plus en activité, sans doute parce que c'est plus facile pour quelqu'un qui n'est plus soumis à la hiérarchie" de poser un tel acte, a expliqué Michel Ascher, proviseur à la retraite à l'origine de l'appel.
Pour Sylvie, 35 ans d'enseignement de l'histoire-géo au collège, l'Education nationale ne veut plus rien dire. "C’est une institution que je ne reconnais plus. Les valeurs affichées ne sont pas celles qui sont dans la pratique. Je ne me ressens plus du tout dans ces nouvelles valeurs de compétition, d’individualisation des parcours. Je ne peux pas y adhérer. Ce n’est pas possible", assure ce professeur au micro d'Europe 1.
Reste que le renvoi des Palmes académiques devrait avoir un impact fort. D'autant qu'après impression du journal de mercredi, Charlie Hebdo a continué à recevoir plusieurs courriers de titulaires de Palmes académiques souhaitant les rendre.