INFO. C'est dans l'air du temps, avec les dernières annonces du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve : le permis de conduire est trop cher, trop long à passer et pas assez moderne. Certains n'ont ainsi pas attendu que le gouvernement s'intéresse au problème et ont lancé Ornikar.com, l'auto-école low cost et en ligne. Problème : ces entrepreneurs sont freinés par le corporastisme de la profession et par la bureaucratie. Comment fonctionne l'auto-école 2.0 ? Quelle sont les obstacles qu'elle rencontre sur sa route ? Europe 1 fait le point.
Une auto-école en ligne comment ça marche ? Terminés l'écran blanc et les diapositives antédiluviennes, au sein de cette auto-école "nouvelle génération", les cours de code se font en ligne. Quant à la conduite, une application permet à l'élève de géolocaliser les moniteurs diplômés les plus proches de chez eux, que ce soit en Bretagne ou dans le Var. Ici, une heure de conduite est facturée 35 euros contre 50 euros en moyenne dans les auto-écoles classiques, de quoi réduire sa facture de près de moitié.
"On a regardé comment marchait une auto-école. On a simplement redistribué les cartes d'une autre façon, tout en ajoutant du numérique pour la modernisation", explique au micro d'Europe 1 Benjamin Gaignault, le créateur de cette auto-école d'un nouveau genre. "Cela nous permet de sortir des prix nettement plus avantageux pour l'intérêt des élèves", assure-t-il. Le problème est que cette offre ne plait pas du tout à la profession.
Les auto-écoles dénoncent un concept "hors-la-loi". "La révolution n'est pas un dîner de gala" et Ornikar.com dérange les syndicats de la profession. Les organisations ont ainsi intenté un procès à l'entreprise après trois mois d'existence. Pour Philippe Colombani, président de l'Unic, le principal syndicat des auto-écoles, le concept est tout simplement hors la loi. "En auto-école, l'inscription doit se faire dans le local et eux font de l'inscription en ligne avec des moniteurs indépendants. Les moniteurs indépendants sont interdits dans notre profession : ils sont donc hors la loi", assure-t-il à Europe 1."Même si c'est du corporatisme et je l'assume, nous sommes bien obligés de nous défendre", poursuit le syndicaliste en dénonçant des inégalités.
"On est dans les clous, il n'y a aucune raison pour laquelle on nous refuserait cet agrément, si ce n'est politique", argue Benjamin Gaignault pour sa défense. Le jugement sera rendu vendredi au tribunal de commerce de Paris.
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