C'est la première personne à qui Anna a raconté la "manipulation policière" dont elle aurait été victime. Anna, jeune étudiante Russe de 18 ans, aurait en effet été sommée d'espionner la nébuleuse anti-mariage gay des Yvelines, dans le but d'obtenir sa naturalisation. Désemparée par ce chantage, elle s'est rendue dans le bureau du maire adjoint de Versailles pour lui raconter son histoire. Aujourd'hui, François-Xavier Bellamy confie sa stupéfaction face à ce genre de pratiques. Visée, la Sous-direction de l'information générale n'a, pour sa part, pas réagit.
Anna lui a lancé "un appel au secours". "Je ne connaissais pas Anna. Je ne connaissais pas cette proche qui l'a orientée vers moi. Mais j'ai vu arriver dans mon bureau cette jeune fille qui est venue me raconter son histoire et appeler au secours", se souvient l'élu au micro d'Europe 1. L'histoire d'Anna est d'abord celle d'une jeune Russe débarquée en France avec sa famille, en 2004, dans les Yvelines. Elève brillante, elle est actuellement inscrite en hypokhâgne. Déterminée à obtenir la nationalité française, elle entame donc des démarches et envoie notamment une lettre de motivation dans laquelle elle évoque son intérêt pour les manifestations anti-mariage pour tous.
"Au milieu d'une manipulation policière effrayante". Un point de son dossier qui interpelle la Sous-direction de l'information générale (SDIG) des Yvelines qui décide de la convoquer pour un entretien. C'est là que les choses se compliquent. Au terme de cet entretien inquisiteur, il lui est demandé de se rende à la Manif pour tous du 10 octobre et de donner les noms de certains participants. Selon ses dires, Anna ne s'y rendra pas. Elle alertera d'ailleurs ses parents, puis le maire adjoint de Versailles.
"Elle qui avait demandé la nationalité française par amour pour la France, elle se retrouvait au milieu d'une manipulation policière effrayante. J'étais totalement sidéré devant ce qu'elle me racontait. Et en même temps, je ne pouvais pas ne pas la croire parce que son histoire était pleine de détails que l'on ne peut pas inventer et qu'elle me donnait des éléments matériels qui prouvaient la véracité de ses dires", se souvient François-Xavier Bellamy.
"Les garanties que ce harcèlement allait cesser". L'IGPN a été saisi pour enquêter sur cette affaire. Depuis, Anna n'est plus en contact avec les services du SDIG. Et l'élu espère à présent que l'étude de son dossier de naturalisation pourra être reprise sereinement. "Je suis resté en relation avec elle de façon très régulière, jusqu'à ce que j'ai obtenu les garanties que ce harcèlement allait cesser, et que le dossier de naturalisation qu'elle avait déposé reprendrait son cours normal", conclut-il.
L'INFO - La police a-t-elle fait chanter une jeune Russe ?
SUR LE LAB - D'où vient le logo de la Manif pour tous ?
MUNICIPALES - où en est la Manif pour tous ?
DÉCLARATION - Valls craint l'émergence d'un "Tea Party" français