INFO. L'ancien trader Jérôme Kerviel saura jeudi s’il bénéficie d’une remise en liberté. Dans ce cas, l'ancien trader de la Société Générale, condamné pour avoir causé une perte de 4,9 milliards d'euros à la banque, devrait être placé sous bracelet électronique. A cette occasion, Europe 1 s'interroge sur l'efficacité de cette mesure qui concerne près de 12.000 personnes placées sous surveillance. Le bracelet électronique est-il vraiment fiable ?
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Depuis quelques mois et un changement de prestataire, les bugs se multiplient, avec des alarmes qui se déclenchent n'importe quand, des bracelets qui tombent en panne. Une situation qui inquiète de plus en plus les professionnels, du côté des surveillants chargés de vérifier le respect de la contrainte, comme des juges.
Bugs en série depuis un changement de prestataire. Le groupe Thalès a récupéré le marché des bracelets électronique en janvier dernier. Depuis, c'est la cacophonie dans les centres de contrôles. Il y a d'abord eu de nombreuses pannes, à cause de piles, censées durer deux ans, mais qui se vidaient… en deux jours. Puis des problèmes d'hypersensibilité du matériel sont apparus avec alarmes qui se déclenchent au milieu de la nuit. Alors que la personne placée sous surveillance dort paisiblement dans son lit. Dans ce cas précis, à chaque fois les gardiens doivent appeler ou se déplacer pour vérifier que tout est en ordre.
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Des déconnections pendant plusieurs jours. Plus inquiétant, certains bracelets se déconnectent, parfois pendant plusieurs jours, sans qu'on s'en aperçoive. Il est alors impossible de savoir où se trouve celui qui est censé ne pas bouger de chez lui. Des dysfonctionnements révélés par des syndicaliste dans les Bouches-du-Rhône et relayés par La Provence.
La justice a ainsi perdu de vue pendant cinq jours un braqueurs marseillais d'envergure. Heureusement, le "beau mec", lui, ne savait pas que le dispositif ne fonctionnait plus. Encore plus inquiétant, quand une mésaventure similaire intervient sur le bracelet d'un condamné pour pédophilie. Les données indiquaient que l'homme contrevenait aux conditions de sa liberté, en étant hors de son domicile aux heures de présence obligatoires. Mais quand les gardiens téléphonent chez lui, ce dernier répond et assure ne pas avoir bougé. Pourtant son bracelet n'est pas cassé : impossible de savoir dans ces conditions si l'homme mentait ou pas.
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Porteurs comme professionnels, tout le monde est lésé. Pour Olivier Caquineau, secrétaire général du syndicat des personnels de l'administration pénitentiaire et des services judiciaires SNEPAP FSU, ce manque de fiabilité est pénible pour tout le monde. "Cela peut inquiéter les magistrats qui ne vont plus prononcer ce type de mesure", s'inquiète-t-il au micro d'Europe 1.
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"Cela gêne forcement le public suivi : quand on les fait revenir au service pénitentiaire d'insertion et de probation à plusieurs reprises pour changer le matériel, c'est problématique, comme quand on les réveille en pleine nuit. Derrière, il y a forcément un surinvestissement des professionnels, à commencer par les conseillers pénitentiaire d'insertion et de probation", regrette le syndicaliste.
Un nouveau prestataire plus cheap ? Du côté du ministère de la Justice, dans l'entourage de la ministre, on insiste que le choix de Thalès ne s'est pas fait pour des raisons d'économies, mais bien parce qu'ils étaient les meilleurs sur le plan technique. On affirme également qu'après des débuts compliqués, tout est maintenant rentré dans l'ordre.
Même son de cloche chez Thalès. Si le groupe reconnaît que le dispositif a connu une première phase de réglages, on assure que tout est rentré dans l'ordre depuis fin mars et que les performances correspondent désormais aux attentes du ministère de la Justice dans le cadre du contrat.