Le Qatar va investir dans la banlieue française et financer des projets, comme des créations d'entreprises. Tout est parti de l'initiative d'une association d'élus de banlieue, tous originaires du Maghreb, qui a démarché l'ambassadeur du Qatar à Paris. Ils ont ensuite été reçus en grande pompe par l'émir Hamad ben Khalifa Al Thani lui même, à Doha.
Ces élus, cinq hommes et cinq femmes, se sont ainsi rendus il y a un mois au Qatar dans l'espoir de nouer des liens économiques entre le riche émirat et les quartiers populaires. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils se sont montrés particulièrement convaincants puisque le Qatar a décidé de débloquer pour eux 50 millions d'euros via un fonds d'investissement.
Etre d'origine arabe : "une force"
"On a été très flattés, très touchés. Et s'il nous a reçus, je crois que c'est parce qu'on a réussi à le sensibiliser. Il y a eu un coup de cœur", s'enthousiasme au micro d'Europe 1 Kamel Hamza, conseiller municipal UMP à la Courneuve et président de cette association d'élus.
"On leur a vendu la banlieue", estime l'élu. "Aujourd'hui, il faut comprendre une chose : être français d'origine maghrébine ou d'origine arabe c'est une force", analyse Kamel Hamza.
"Le Qatar ce n'est pas que des paroles. Il faut agir", a ainsi indiqué jeudi l'ambassadeur de l'émirat à Paris, Mohamed Jahan Al-Kuwari. Ce dernier a par ailleurs précisé que "le fonds peut être augmenté" à l'avenir.
Les Qataris ne comptent pas pour autant jeter leur argent par les fenêtres. Ils attendent un retour sur investissement. "Il faut des projets sérieux dans tous les domaines, des projets raisonnables, solides et à long terme", a souligné l'ambassadeur.
Une équipe consacrée à l'ambassade
"J'espère que, bientôt, on va monter ce partenariat qui va servir la relation entre le Qatar et la France", un pays "stratégique" et "très important pour nous", a souhaité l'ambassadeur. "Les Français d'origine arabe peuvent nous aider dans notre partenariat avec la France".
Les choses devraient d'ailleurs se mettre en place rapidement. Une équipe de professionnels a été installée à l'ambassade pour recevoir les entrepreneurs et évaluer la pertinence de leurs projets. De leur côté, les élus doivent réunir rapidement les membres de leur réseau. Ils doivent également recueillir les CV des jeunes de banlieue qui souhaitent travailler au Qatar.