Depuis dix ans, les agressions physiques étaient le point noir des chiffres de la délinquance. Elles augmentaient chaque année. Mais pour la première fois, en 2011, ce type de violences a été quasiment stable. C’est ce que révèle le bilan 2011 de la délinquance - le dernier du quinquennat de Nicolas Sarkozy - présenté mardi par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant.
"La tendance générale, c'est que pour la neuvième année consécutive, la délinquance en 2011 est en baisse en France", a analysé de son côté Claude Guéant. "Il y a 12.000 faits de moins" par rapport à l'année précédente, a-t-il précisé, faisant une moyenne de l'ensemble des chiffres disponibles.
18% de plus pour les cambriolages
Dans le détail, le phénomène de violences physiques aux personnes est enrayé avec seulement une infime augmentation de 0,1% en 2011 par rapport à 2010. Autre constat de ce bilan : les violences sur les femmes dans la rue ont augmenté de 2% l’an dernier contre 13% en 2010.
En revanche, l’Observatoire de la délinquance souligne l’explosion du nombre de cambriolages : presque 18% de plus dans les résidences principales. Toute la France est concernée par ce phénomène. "Il y a plusieurs explications, explique Christophe Soulez, de l’Observatoire de la délinquance. Il y a déjà le fait que les cambriolages sont des infractions sérielles. Quand une équipe ou des personnes commettent des cambriolages, ils en commettent en général plusieurs d’affilée. D’autre part, il peut y avoir la facilité d’écouler certains biens à travers les sites de revente en ligne. Sur Internet, on peut aussi revendre de l’or à un taux élevé", détaille ce responsable de l’Observatoire.
"Ils arrachent les volets roulants"
Dans la région de Toulouse, plus de 200 plaintes pour cambriolages ont été recensées depuis le 1er janvier. Un phénomène qui s’accentue et ce, malgré le déploiement de technologie pour se protéger, comme les systèmes d’alarme. C’est le cas de Cédric, un habitant de Colomiers, une ville résidentielle de la banlieue toulousaine. "Ils ont sauté le mur, alors que j’ai des alarmes infra-rouges à l’extérieur. Donc l’alarme sonne et ils continuent à casser les volets roulants. Ça s'est passé peu avant midi, il n'y a pas d'heure", témoigne cet habitant sur Europe 1.
"On est repérés" :
Quant à la délinquance économique, les chiffres sont difficilement exploitables. Car depuis deux ans, les plaintes pour escroquerie à la carte bancaire ne sont plus enregistrées, ce qui fausse complètement le chiffre total des infractions financières.