"Le problème des quartiers Nord de Marseille est lié à celui de la jeunesse. Il y a des jeunes de 10 à 15 ans qui ne vont déjà plus au collège". Monique Cordier, présidente du comité de quartier de la Cabucelle, dans le nord de la cité phocéenne, a tiré la sonnette d'alarme lundi matin, sur Europe1."C'est vrai, absolument vrai, nous devons réconcilier ces jeunes avec l'école", a renchéri un proviseur de collège du quartier, pour qui la mission de l’Éducation nationale est plus difficile "ici qu'ailleurs".
Europe1, qui a délocalisé ses studios à Marseille lundi matin, a rencontré des habitants des quartiers Nord. Tous ont le même point du vue sur les délinquants : des jeunes perdus, minoritaires, que l'on aurait pu et pourrait encore aider.
"Ne pas les laisser dans la rue"
"Il y a des minorités d'adolescents au bord de l'illettrisme, sans repère, qui ne savent pas où est leur identité. C'est la conséquence d'un abandon qui date d'il y a 20 ans, s'attriste Monique Cordier. On peut encore leur transmettre des valeurs républicaines. Mais il ne faut pas les laisser dans la rue le soir, le dimanche. Il faut ouvrir, par exemple, bien plus longuement les maisons de quartier ou les centres sociaux."
Même son de cloche chez Namia, 16 ans, pour qui les délinquants, pour certains des voisins, sont "délaissés." "Dès 16 ans, ils commencent à traîner dehors. Il faut les ramener à des activités. Notre quartier ne connaît pas trop d'incidents. Ils sont l'effet d'une minorité. Cela peut être enrayé", assure-t-elle.