Menaces de mort contre le juge Gentil

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et avec Alain Acco, Stéphane Place, Julien Pearce et agences , modifié à
INFO E1 - Plusieurs personnalités des médias ont aussi reçu des menaces, notamment à Europe 1.

Plusieurs personnalités visées. Le juge Gentil a reçu mercredi un courrier contenant des menaces de mort et des cartouches à blanc, a annoncé mercredi soir le Syndicat de la magistrature. Le magistrat, qui a mis en examen Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt, n'est pas la seule cible visée. Des proches et des membres du Syndicat de la magistrature "dont il ne fait pas partie", ont également été menacés. Et selon des informations d'Europe 1, d'autres missives de cette nature et portant une signature similaire "interaction des forces de l'ordre Paris-Melun-Rouen-Caen-Cherbourg-Rennes" ont été expédiées ces dernières semaines à des figures du monde des médias, dont Jean-Pierre Elkabbach d'Europe 1.

Une enquête ouverte. Face aux menaces à l'encontre du juge Gentil, la section antiterroriste du parquet de Paris a récupéré l'enquête. Elle a été confiée à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP). En attendant, les magistrats en charge de l'affaire Bettencourt pourraient faire l'objet d'une protection rapprochée dès jeudi.

"L'un des vôtres va disparaître". Dans la lettre de menace accompagnée de "munitions d'arme de guerre", l'auteur reproche à Jean-Michel Gentil d'avoir "franchi l'irréparable". "Vous êtes physiquement bien protégé", lance l'auteur au juge, "mais l'un des vôtres va disparaître". Il est précisé que "les cartouches jointes sont à blanc, en attendant de monter nos interventions". Sûr de lui, l'auteur assure que les laboratoires d'expertise ne parviendront pas à trouver trace des auteurs des lettres. Le Syndicat de la magistrature, étiqueté à gauche, est quant à lui qualifié de "groupuscule de juges rouges révolutionnaires, totalitaires, enragés et engagés politiquement". Selon Sud Ouest, les deux collègues du juges, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, ont également reçu des lettres de menace.

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© Capture d'écran.

Des pages Facebook attaquées. Christophe Régnard, le président de l'Union syndicale des magistrats, révèle sur Europe 1 que son syndicat aussi a reçu des menaces. "Depuis vendredi dernier et les attaques contre les juges de la part d'un certain nombre d'amis du président de la République, moi, j'ai reçu à titre personnel, des dizaines de lettres anonymes de dénonciation et de critiques. Notre page Facebook et notre site Internet ont été attaqués. Nous avions plus de 50.000 connexions avec des gens qui nous insultaient. Beaucoup de lettres de menaces et d'injures", détaille-t-il au micro d'Europe 1.

Un climat général de tension. Pour le Syndicat de la magistrature, cet envoi peut être lié au climat provoqué par les réactions virulentes des proches de l'ancien président après sa mise en examen. Le député UMP Henri Guaino avait notamment estimé que le juge Gentil avait "déshonoré la justice". "C'est un courrier que nous avons souhaité dénoncer, parce que là, nous avons l'exemple évident de personnes qui se sont crues autorisées à envoyer ce genre de menaces, parce qu'ils ont entendu des responsables politiques tenir des propos stigmatisant des décisions de justice", constate Sophie Combes, secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature, interrogée par Europe 1.

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Même son de cloche du côté de l'Union syndicale des magistrats : "quand on agite un certain nombre de personnes en leur expliquant que les juges sont nuls, dangereux, irresponsables, laxistes, politisés et que sais-je encore, il ne faut pas trop s'étonner de ce genre de comportements", commente Christophe Régnard.

"Faire preuve de responsabilité". L'organisation syndicale appelle donc, dans un communiqué intitulé "Sérénité !", à la retenue et à la "responsabilité". "Nous en appelons le plus fermement possible à ce que chacun prenne ses responsabilités dans les propos qu'il tient, pour que ça ne donne plus lieu à ce genre de courrier particulièrement violent", ajoute Sophie Combes. Le Syndicat de la magistrature rappelle par ailleurs que "Nicolas Sarkozy bénéficie comme chacun de la présomption d'innocence et a le droit de se défendre comme il l'entend". "Mais nous rappelons", conclut-il, "que chacun doit faire preuve de la plus grande responsabilité dans ses propos et dénonçons fermement cette intolérable escalade de violence".