L'info. La tension reste très vive en marge des cortèges en mémoire de Rémi Fraisse. Des heurts ont émaillé jeudi la troisième manifestation organisée en une semaine à Rennes, en mémoire du jeune homme de 21 ans, mort dans la nuit du 25 octobre sur le site du barrage contesté de Sivens.
Des dégradations recensées, cinq personnes interpellées. Près de 200 personnes, dont un grand nombre étaient cagoulés, ont défilé dans la soirée, à l'appel de mouvances radicales anticapitaliste.
Lors de ce "rassemblement non déclaré", les policiers ont "essuyé les jets de nombreux projectiles", selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a "fermement" condamné "les violences". "Trois véhicules ont été renversés, dont un brûlé", a-t-il déclaré. Selon Ouest France, quelques vitrines ont également volé en éclats, et des distributeurs d'argent ont été pris pour cible.
Trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, a indiqué le ministre. Dans la matinée, deux autres avaient déjà été arrêtées "alors qu'elles venaient de voler des masques à gaz dans un magasin de bricolage".
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"Dénaturer systématiquement les manifestations". "L'objectif était clairement de casser du flic, casser des commerces, des établissements bancaires, et s'en prendre aux bâtiments publics, notamment la mairie", a expliqué sur Europe 1 le préfet de Rennes, Patrick Strzoda. "Au plus fort de la manifestation, ils étaient au nombre de 300, extrêmement violents. Il y a eu des affrontements entre les forces de l'ordre et ces manifestants", a-t-il ajouté.
Les commerçants avaient auparavant été invités par la préfecture et la mairie à baisser fermer leurs rideaux. "Dénaturer systématiquement les manifestations en déchaînements de violence, c'est abîmer la République. La dignité et la responsabilité doivent inspirer tous ceux qui sont attachés à l'Etat de droit", s'est agacé Bernard Cazeneuve.