C'est une révolution pour la reconnaissance de la dangerosité des pesticides et herbicides, selon les associations de défense de l'environnement. L'agence du cancer de l'Organisation mondiale de la santé (Iarc) a classé vendredi cinq pesticides comme cancérogènes "probables" ou "possibles". Les risques ont été évalués en se basant notamment sur des études d'exposition agricole menées aux Etats-Unis, au Canada et en Suède, ainsi que sur des animaux en laboratoire. Générations futures, une association de défense de l'environnement, s'est d'ores et déjà félicité de cette décision.
Europe 1 vous propose une liste non exhaustive des produits dans lesquels les pesticides et herbicides pointés du doigt par l'OMS sont utilisés.
Le glyphosate. il s'agit de l'herbicide le plus utilisé au monde. Outre l'agriculture, où son usage a fortement augmenté, il est également utilisé dans les forêts et par les particuliers dans leurs jardins en raison de son efficacité redoutable. Du glyphosate a été retrouvé dans l'air, dans l'eau et dans la nourriture, selon l'Iarc, qui précise que la population générale est notamment exposée lorsqu'elle habite à côté de zones traitées. Les niveaux d'exposition observés sont toutefois "généralement bas", souligne l'Iarc.
On le trouve notamment dans le fameux Roundup, produit par Monsanto. D'autres producteurs, comme Bayer, BASF et Dow l'utilisent également dans des produits vendus dans le commerce. Le groupe Monsanto a immédiatement exprimé son désaccord avec les conclusions de l'Iarc, relevant que celles-ci n'étaient pas basées sur de nouveaux travaux de recherche ou de nouvelles données scientifiques.
L'Iarc a noté des "preuves limitées" de liens avec un type de cancer du système lymphatique, les lymphomes non hodgkiniens.
Le malathion. Si la production de cet insecticide est interdite en France depuis 2007, il a cependant été utilisé en Guyane lors de l'épidémie de chikungunya en 2014. C'est le malathion qui s'est révélé le plus efficace tuant 90 à 100% des moustiques adultes", a déclaré Christian Meurin, directeur de l'ARS au Parisien. Il est critiqué notamment pour sa toxicité contre les abeilles et les oiseaux, comme les colverts ou les hibous. Il également utilisé en lotion dans l'anti-poux Prioderm.
Outre un lien possible avec les lymphomes non hodgkiniens, l'Iarc cite le cancer de la prostate pour les risques liés au malathion.
Le diazinon. Ce pesticide est également interdit en France depuis un texte de 2007. L'utilisation des stocks de diazinon est, elle, interdite depuis 2009. L'agence du cancer de l'OMS parle de liens avec le cancer du poumon pour ce qui est de ce produit.
Le tetrachlorvinphos. Jusqu'à 2012, ce pesticide était notamment présent dans deux colliers antiparasitaire pour animaux, dont le Perlicat et le Tetratic des laboratoires Omega Pharma. L'Agence de sécurité sanitaire avait mis en garde en 2012 contre l'exposition chronique des enfants, notamment par voie cutanée, à ces produits par le biais des colliers antipuces.
Le parathion : Ce pesticide est également interdit en France depuis fin 2001, selon l'INRS. Il a cependant été retrouvé dans les cheveux d'un échantillon de femmes parisiennes dans une récente étude sur la présence de perturbateurs endocriniens.