Ils ont pu laisser une caisse de concombres à l'attention du chef de l'Etat. Mais des producteurs de concombres qui voulaient rencontrer Nicolas Sarkozy mercredi n'ont pas eu le droit de le rencontrer. Amère déception pour ces maraîchers frappés de plein fouet par la crise sanitaire européenne et qui demandent au gouvernement de "rassurer les consommateurs" sur la qualité de la production en France pour relancer les ventes.
"On ne leur demande pas la lune"
"On ne leur demande pas la lune. Simplement de rassurer le consommateur sur la qualité des concombres produits en France", a expliqué Jacques Rouchaussé, secrétaire général de la branche maraîchère du principal syndicat agricole (FNSEA), jugeant "lamentable" d'avoir seulement rencontré "le garde de service" à l'Elysée et de ne pas avoir été reçu.
La délégation du syndicat Légumes de France a ensuite été reçue par le ministre de l'Agriculture à la mi-journée. Bruno Le Maire a même mangé du concombre devant les photographes présents.
Bruno Le Maire "a mouillé sa chemise"
"Au salon de l'Agriculture, le président de la République dit que la France a besoin d'une agriculture forte, pour nourrir la France et le monde et on ne peut même pas être reçus quand on demande seulement une aide sur la communication !", a-t-il encore regretté. A ses yeux, seul le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire "a mouillé sa chemise, mais c'est insuffisant".
Bruno Le Maire a pour sa part rappelé aux producteurs que leur indemnisation était en discussion à Bruxelles. "Je me bats pour que vous soyez indemnisés à l'euro près", a-t-il affirmé à la vingtaine de producteurs reçus au ministère, jugeant "insuffisant" le niveau de "30%" proposé la veille par la Commission. "Cette crise est communautaire, il faut une réponse communautaire", a-t-il insisté. "Ce n'est pas aux Etats de payer".
La délégation de producteurs devait se rendre ensuite à l'Assemblée nationale pour inviter les députés et les consommateurs à un pique-nique, puis dans l'après-midi au Sénat. Ils envisagent aussi dans les prochains jours des animations dans les grandes surfaces pour relancer au plus vite la consommation.