Nicolas Sarkozy avait promis de "civiliser" le web, lors de ses vœux pour 2011. Quatre mois plus tard, cette volonté se traduit par l’organisation du forum e-G8, mardi et mercredi à Paris. Réunissant tout le gotha du web - en l’espace de seulement deux jours - ce G8 du web devrait donc faire beaucoup parler de lui, sans toutefois déboucher sur des annonces concrètes. Tour d’horizon de cette opération séduction du monde du numérique :
Qui sera à l’e-G8 ? Tout le monde - Casting "paillettes" pour le forum de l’e-G8 : tous les grands noms du web défileront mardi et mercredi au Jardin des Tuileries. Parmi les guest-stars figurent les patrons-fondateurs des trois géants américains Facebook, Google et Amazon (Mark Zuckerberg, Eric Schmidt et Jeff Bezos), Sean Parker (Founders Fund et créateur de Napster), Arthur Sulzberger Jr (président du New York Times), le magnat de la presse Rupert Murdoch, ainsi que les représentants d’eBay, de Twitter, de Microsoft, de PriceMinister, de Vivendi, d’Orange, d’Alcatel-Lucent, de Mozilla, de SFR ou encore de Gaumont. Nicolas Sarkozy et ses ministres de l’Economie et de l’Economie numérique, Christine Lagarde et Eric Besson, seront également présents lors du forum.
A quoi va servir l’e-G8 ? A pas grand-chose - Tables rondes, débats : l’objectif du Forum de l’e-G8 est d’aborder les différents facettes du numérique, de son rôle dans la croissance économique à la lutte contre la cybercriminalité. Mais avec une telle multitude d’intervenants, le forum risque de se résumer à une série de monologues. En somme, sauf surprise, l’e-G8 ne débouchera pas sur des annonces concrètes au niveau mondial. Il est simplement prévu, qu’à l’issue du forum, une délégation d’intervenants aille porter au G8 de Deauville un résumé des débats pour "faciliter la réflexion des chefs d’Etat".
Les débats les plus attendus ? Ceux sur la régulation du web - Un débat devrait être au centre des tables rondes de l’e-G8 : "faut-il oui ou non réguler le web ?". La France, dont l'image est historiquement celle d'un régulateur dans la "jungle" de l’Internet se verra opposer le point de vue des Américains, perçus davantage comme ayant su créer un écosystème favorisant l'innovation. Washington s’était d’ailleurs montré réticent à l’organisation de ce forum, redoutant que le web ne soit soumis à la même réflexion réglementaire que celle, par exemple, ayant cours sur les marchés financiers. Pour dénoncer la tentation des gouvernements d'exercer un contrôle accru sur Internet, plusieurs associations ont également haussé le ton, dont les Français de la Quadrature du net qui ont créé un site intitulé "G8 vs. Internet".
L'événement, qui doit réunir au total plus d'un millier de participants, a été organisé par le groupe publicitaire Publicis qui a fait appel à des financements d'entreprises privées, françaises et américaines.