L'INFO. Exit les primes en espèces dans la police. D'après les informations d'Europe 1, le ministère de l’Intérieur s'apprête à clarifier l’attribution des frais d’enquête et de surveillance, jusqu’ici distribués en toute opacité comme l'avait dénoncé un rapport. Un changement majeur, effectif dès 2014.
Une révolution. Six mois après le scandale des primes d’argent liquide perçues par le cabinet de Claude Guéant entre 2002 et 2004, c'est une révolution pour la police nationale : dès 2014, plus aucune gratification ne sera versée sous forme d’argent liquide. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a, en effet, validé les recommandations du rapport de l'inspection générale de la police nationale (IGPN) et de l'inspection générale de l'administration (IGA) qui dénonçait, en juin dernier, l'opacité de la distribution des primes.
Quels changements ? Désormais, un policier qui a réussi une belle affaire, pourra toucher une récompense exceptionnelle, mais uniquement sous forme de virement d’un montant de 100 à 500 euros. Autre nouveauté : ces gratifications exceptionnelles figureront sur les bulletins de salaire.
Les frais d’enquête et de surveillance maintenus. Les "frais d’enquête et de surveillance" (FES) ne sont pas supprimés pour autant. Ils reviennent cependant à leur vocation première : rémunérer des informateurs et rembourser les frais de certains policiers. Leur traçabilité sera désormais obligatoire et leur attribution contrôlée par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). En conséquence, leur montant global va considérablement diminuer. En 2014, l’enveloppe totale devrait avoisiner 4 millions d’euros, selon les informations recueillies par Europe 1. Un montant environ 60% inférieur à celui des années précédentes. Le budget prévu pour les primes de résultats exceptionnels (PRE) l’an prochain ne sera, lui, pas abondé et devrait être maintenu à 25 millions d’euros.
A l'origine de l'électrochoc, le scandale. L’affaire des primes d’argent liquide perçues par le cabinet de Claude Guéant entre 2002 et 2004 avait provoqué un tel séisme que la haute hiérarchie policière avait gelé la distribution des enveloppes d’argent liquide. Ainsi, sur les 9,7 millions d’euros prévus pour 2013, les deux tiers n’ont, tout simplement, pas été distribués, selon les informations recueillies par Europe 1. Qu'est-il advenu de ces 6 millions d’euros ? Maintenus dans le budget global de fonctionnement de la police, ils auraient servi à payer du carburant et à régler des factures.