Avec le retrait du Di-Antalvic des pharmacies, ce sont huit millions de Français qui vont devoir revoir leurs habitudes. Car le médicament de la famille des morphiniques, qui était considéré par les patients comme une sorte de paracétamol amélioré, faisait partie du quotidien des patients.
Un possible effet "nocebo"
Il faudra d’abord, pour eux, passer une barrière psychologique. La rupture des patients avec leurs habitudes peut en effet entraîner "un effet nocebo, qui majorerait l’impression de la douleur", explique ainsi à Europe 1 le Dr Daniel Annequin, responsable de la section anti-douleur de l’hôpital Trousseau.
Selon lui, dans un premier temps, il conviendra pour les médecins de se poser les bonnes questions. "Est-ce que toute plainte douloureuse doit nécessiter un médicament ?", s’interroge ainsi le Dr Annequin, auteur de plusieurs articles spécialisés sur le sujet.
"Décrypter la plainte douloureuse"
Dans un second temps seulement, s’il est avéré que l’état du patient nécessite un traitement chimique, il faudra se demander quelle molécule prescrire. Là, selon le Dr Annequin, deux solutions se présenteront. Dans la plupart des cas, les plus bénins, du paracétamol ou de l’ibuprofène pourra être délivré en prescription. En revanche, les douleurs les plus importantes pourront être traitées grâce au tramadol ou à la codéine (dérivé morphinique). Ces produits sont plus ou moins équivalents au dextropropoxyphène (substance active du Di-Antalvic), mais ils sont moins tolérés.