A Argenteuil, dans le Val d’Oise, François Fillon a inauguré lundi une nouvelle mosquée. Al-Ihsan est en fait un ancien bâtiment industriel de Renault, racheté par un entrepreneur algérien et réhabilité grâce aux dons des fidèles.
La loi de 1905
Mosquées, églises, et autres lieux de culte : comment sont-ils financés en France ? L’article 2 de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat est très clair sur la question : "La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte".
A Marseille, c’est une association qui pilote la construction d’une nouvelle mosquée. Budget total : 22 millions d’euros. Pour l'instant, seuls 31.000 euros ont été apportés par les fidèles. Des pays étrangers, dont le Sénégal, ont promis de faire également des dons. Pour d’autres projets en France, le Maroc ou l’Arabie Saoudite allouent des fonds.
Recevoir ou donner...
Si l’Eglise catholique veut construire de nouveaux lieux de culte, ce qui reste très rare, elle ne peut pas non plus demander d’argent à l’Etat. A Vaulx-en-Velin, dans la banlieue de Lyon, les quatre millions d’euros nécessaires à la construction d’une nouvelle église viendront du diocèse de Lyon. Qui a commencé à vendre d’autres lieux de culte, plus anciens, pour financer les travaux.
Et qu’en est-il des travaux de restauration dans des édifices religieux construits avant 1905 ? Avec la mise en place de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, ces bâtiments sont devenus des propriétés de l’Etat, pour les plus importants comme Notre-Dame de Paris, ou de la commune où ils se trouvent, pour les plus petits édifices.
La charge des travaux
A l’exception des frais de fonctionnement, les travaux sont donc à la charge des collectivités. D’où la multiplication de référendums locaux pour lancer une réhabilitation, comme à Plounérin dans les Côtes d’Armor, ou statuer sur une éventuelle "déconstruction", comme à Saint-Chamond dans la Loire. Un scénario qui avait finalement été écarté.