Comment faire pour que les élèves s'ennuient moins au collège, selon l'aveu même de Najat Vallaud-Belkacem, invitée d'Europe 1 mercredi ? La ministre de l'Education nationale veut développer une pratique déjà existante et qui a fait ses preuves dans les collèges où elle a été expérimentée : l'interdisciplinarité.
Derrière ce concept théorique, l'idée est de mélanger au sein d'un même temps de classe différentes matières. "Les élèves au lieu de n'entendre parler de maths qu'en cours de maths, d'histoire-géo qu'en cours d'histoire géo, de français qu'en français, de façon souvent abstraite, vont voir se mélanger ces différentes matières pour leur donner plus de sens", a détaillé la locataire de la rue de Grenelle.
"Comme si on était en récréation mais". Au collège Eugène Chevreul dans le Val-de-Marne, où l'interdisciplinarité est déjà testé, ce décloisonnement des matières a fait ses preuves. Depuis la rentrée, des élèves de 6ème ont pour projet pédagogique la réalisation d'un court-métrage. En écrivant le scénario, les élèves, répartis en petits groupes, s'exercent au français via l'écriture mais aussi à l'histoire géo en apprenant à ancrer leur histoire dans une période historique. Une fois le scénario terminé, il leur faudra comprendre la géométrie pour le cadrage de leur court-métrage. La prof de musique rejoindra ensuite les autres enseignants et les élèves pour réaliser avec eux la bande son du film.
Pour les profs, ces enseignements interdisciplinaires permettent de remotiver les décrocheurs mais aussi de révéler des élèves timides. "En classe, c'est plus strict. Là, on peut plus se lâcher. C'est comme si on était en récréation mais on travaille quand même".
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